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Critique de Florel


Historien antiquisant Moses I. Finley né aux Etats-Unis, est spécialiste sur la Grèce Antique comme en atteste sa nombreuse bibliographie : Les anciens grecs ; L'économie antique… Historien qui n'hésite pas à croiser les sciences humaines pour faire évoluer son domaine de recherche, pour l'écriture de son livre le monde d'Ulysse Moses I. Finley s'est inspiré d'après le site internet Anabase spécialisé sur le monde antique, des travaux des anthropologues Bronislaw Malinowki, Richard Thurnwald, et particulièrement de sa relation intellectuelle avec Karl Polanyi qui travaillait sur l'échange et la circulation des biens dans des sociétés non capitalistes.
Son rapport avec le socialiste Karl Polanyi qui lui valut un exil en Angleterre en pleine Guerre Froide, n'empêche cependant pas l'auteur de travailler à de nouveaux livres dont le monde d'Ulysse où ce dernier cherche à mettre en avant l'idée que l'Odyssée et l'Iliade raconte l'âge obscur avec quelques anachronismes. Ce livre possède toutefois une double fonction, puisqu'il cherche aussi à offrir aux étudiants et au grand public une approche de la société homérique selon l'auteur.
Publié en France en 1969, soit 15 ans après sa sortie américaine en 1954 grâce à des antiquisants et une maison d'édition très ouverte à gauche : les éditions Maspéro. Ce livre dédaigné par les Annales - peut-être parce qu'il est américain et que les Annales, dont Lucien Febvre, peuvent se montrer opposées à l'impérialisme intellectuel américain dans les années 50-60 -, a été depuis plusieurs fois réédité grâce à son succès et sa réflexion nouvelle sur l'approche des textes homériques.

Dans ce livre, Moses I. Finley cherche donc à démontrer que les textes homériques ne sont pas de l'époque mycénienne, mais sont de l'époque obscure qui s'étend du 12ème au 8ème siècle environ. Pour se faire, l'auteur est parti de l'idée que les tablettes en Linéaire B ne racontaient pas l'époque des combattants de Troie, mais l'époque antérieure mycénienne avec un fonctionnement bien différent. Partant de ce postulat, qui se révèlera visiblement juste, Moses I Finley a donc tenté grâce à des croisements de discipline et des réflexions personnelles, de tracer la frontière entre le réel et le mythe des textes homériques, et ceci à travers l'approche des mentalités, de la pratique poétique, de l'économie, de la création du peuple grec, etc.
A travers cinq chapitres, l'auteur va commencer par remettre ces deux textes antiques dans leur contexte historique et culturel. Il en ressortira pour commencer la place de l'Iliade et de l'Odyssée dans la Grèce antique, qui montre la valeur d'un homme si on lit Xénophon, mais aussi ce qu'on leur reprochait déjà à l'époque où certains grecs y voyaient la « glorification de la piraterie » (p.83). Dans le même temps on remarquera aussi la suspicion qui règne sur ses textes à travers l'approche de l'historien Hérodote qui critique l'absence d'esprit critique avec la figure d'Hercule en Egypte, quand d'autre parle de réécriture.
En outre dans cette partie, on (re)découvrira qu'Homère n'est pas un seul homme, mais plusieurs hommes - au moins deux - qui ont chacun leur écriture et qui ne sont accessoirement pas de la même époque, les deux textes n'étant en effet pas ouvert sur le même horizon.
Toujours dans cette partie de présentation, l'historien va aborder la figure de l'aède, ceci en appuyant son propos avec un comparatif plus « actuel » : un barde serbe qui va lui permettre d'aborder la tradition artistique poétique. Via ce fil, Finley va chercher par ce biais à expliquer les redites dans les textes d'Homère qui servent de repère à l'auditoire, et à mieux faire cerner au lecteur la longue tradition poétique qui se cache derrière un exercice d'expression qu'on imagine pas si compliqué.

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