Anna Fox.
Âge? 39 ans.
Groupe sanguin? Merlot par bouteilles, que dis-je... caisses entières.
Passion? Voyeurisme, espionnage du voisinage!
Et les vieux films policiers en noir et blanc...
Anna est agoraphobe, accro aux médocs. Incapable de sortir de sa phobie alors qu'elle est pédopsychiatre. Un comble!
Témoin indésirable d'un meurtre, est-ce une création de son esprit perturbé ou la réalité? Difficile de se faire entendre quand sa crédibilité est au point zéro!
Impossible lire ce roman sans penser à Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchock ou
La fille du train de
Paula Hawkins.
Le voyeurisme, ou la curiosité malsaine d'observer la vie des autres, est le leitmotiv d'Anna pour rendre ses journées moins ternes. Et cela ne la rend pas sympathique à une personne comme moi dont la première préoccupation lors d'un emménagement est de poser des rideaux pour se préserver du voisinage!
Mais pour Anna, porter son attention sur les autres alors qu'elle est devenue incapable d'aller vers eux, conseiller des étrangers par le biais du net alors qu'elle est infoutue d'aider elle-même, est un moyen de ne pas perdre totalement pied avec la vie.
L'état psychologique d'Anna est très finement analysé.
Et le personnage est rendu malheureusement pathétique par la description de sa maladresse d'alcoolique et son laisser aller, tant au niveau de son hygiène que de la tenue de sa maison.
L'auteur décrit parfaitement les angoisses de l'agoraphobie, l'impuissance à s'accommoder de la vie extérieur et l'enfermement dans une bulle étriquée apportant une sécurité fantasmée.
Il réussit parfaitement à nous faire douter de la santé mentale d'Anna qui se complaît dans les mensonges sur sa consommation d'alcool et de médicaments pour essayer de préserver les dernières bribes de sa dignité alors que personne n'est dupe.
Rapidement, je me suis doutée des racines de son drame ayant ouvert la porte à sa dépression et sa peur du monde extérieur et mon intérêt s'est rapidement essoufflé.
Par contre, les nombreux clins d'oeil et citations de films noirs classiques raviront les cinéphiles. Ces références fictionnelles ajoutent à la confusion entre réalité et délires alcooliques et médicamenteux d'Anna et assument un rapprochement avec l'univers hitchockien.
Mais je me suis noyée dans le merlot et les longueurs répétitives de l'état psychologique d'Anna. L'intrigue peine à susciter une réelle angoisse et le suspens est trop peu présent de par un scénario prévisible. Si l'identité du coupable m'a surprise, cela n'a pas suffit à réchauffer la tiédeur de ma lecture.
Encore une fois, tout comme pour
La fille du train, je ne partage pas l'engouement dithyrambique pour ce roman. Il se lit facilement, certes, mais ne révolutionne pas le genre et n'a rien de captivant.
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