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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dès que j'ai été en âge de m'extasier devant une peinture, j'ai été complètement charmée par celles du grand Caravage. Elles m'ont toujours subjuguée, me laissant sans voix devant tant de grandeur, de vérité et de dureté. A plusieurs reprises (deux en réalité), j'ai tenté un roman qui parlait de cet artiste de génie. Mais rien n'y faisait, malgré mon intérêt pour lui, ces livres romancés n'arrivaient pas à me captiver et je les ai abandonnés tout simplement. Quand Babelio a proposé ce roman dans sa dernière Masse Critique, je me suis dit qu'il était fait pour moi, mais j'ai quand même eu un peu peur de me plonger dedans. Et pourtant...

Ce livre m'a complètement happée dans son monde. J'étais au côté du Caravage, j'entendais ses pensées, je ressentais ses émotions, je buvais ses paroles et j'admirais ses peintures. Je me suis sentie, le temps de cette lecture, proche de lui. Moi qui en connaissais si peu sur sa vie (bien entendu, je connaissais les rumeurs et les grandes lignes), ma soif d'en apprendre davantage a été plus que satisfaite. Les rouages politiques, religieux, artistiques de l'époque sont dévoilés petit à petit. Et c'est peut-être ce point qui pourrait rebuter les moins motivés. le livre est dense, très dense... les informations fusent, les personnages foisonnent. Notre esprit est bousculé par un nombre impressionnant d'informations historiques, certes intéressantes, mais très nombreuses. Et c'est pour cette raison que je ne peux conseiller ce roman à une personne qui n'a aucun intérêt pour cette période historique ou pour Caravage, je pense qu'elle n'y trouverait aucun intérêt. Certes, on nous attire dans ce roman avec une intrigue presque policière puisque notre peintre tente de découvrir qui a tué son amie Anna, qui posait de temps en temps pour lui. Bien entendu, cette intrigue n'est qu'un prétexte à une histoire beaucoup plus passionnante : celle des dernières années de la vie du Caravage. Et quelle histoire ! La vie du peintre était loin d'être de tout repos, apprécié par de grands noms, il ne pouvait qu'être détesté en retour et cela lui porta préjudice lorsque tuant un homme important, il dû s'exiler à Naples et à Malte afin d'échapper à la colère de la famille du défunt et du pape.

Personnellement, je trouve que la vie du Caravage est passionnante. Mais ce que j'ai d'autant plus apprécié ici, c'est que l'auteur a essayé de faire des liens entre ses tableaux et sa vie. D'ailleurs, chaque début de chapitre est illustré par une de ses peintures et en couleurs s'il-vous-plait ! Je restai pratiquement dix minutes à l'observer dans le détail, parfois je revenais même dessus lorsqu'un élément important divulgué dans le chapitre y faisait référence. Comme il est expliqué dans la description du roman, l'un ne pouvait aller sans l'autre et cela n'ajoute que plus de richesses à cet ouvrage déjà bien riche en soi.

Suivre le Caravage dans ses pensées fut un exercice véritablement plaisant. On ne peut que s'attacher à ce personnage si ouvert, si intelligent, si ironique aussi de temps en temps et bien entendu si observateur. Quand il décrit les rues de Naples à un moment, j'ai retrouvé les mêmes impressions que j'avais ressenties durant mon propre voyage à l'intérieur des murs de cette ville. Je déambulais les rues à ses côtés, partageant ses souffrances et ses espoirs. Il est évident que l'auteur a su trouver les mots justes pour nous emporter dans cette période sombre de la vie de l'artiste. Et même si j'ai préféré les partages de la voix même du Caravage, les passages en narrateur externe nous permettait d'avoir une vision plus large et c'est d'ailleurs avec cette écriture que j'ai adoré découvrir les derniers instants de l'auteur, ceux que l'auteur a imaginés, ceux que j'espère tellement qu'ils furent possibles...



Un grand merci à Babelio et aux éditions HC
pour cette belle découverte !
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L'auteur choisit de nous faire partager les dernières années de Michele Merisi de Caravagio dit le Caravage.
A cette époque, le Caravage est déjà reconnu pour son oeuvre puissante et réaliste ainsi que sa fameuse technique du "clair-obscur". S'il peint des scènes mythiques ou religieuses comme c'était l'usage à l'épôque, il renouvelle le genre en leur donnant les traits de personnes de son entourage : assistants peintre ou prostituées. Il s'inspire également de la vie quotidienne et ses personnages, pétris d'émotion laissent éclater leur humanité. Ce réalisme est loin de plaire à tout le monde mais le Caravage est néammoins soutenu par des dignitaires religieux et notamment le Cardinal del Monte, grand amateur d'art. le caravage, doté d'un caractère fougueux et querelleur, finira par tuer à l'épée, un de ses proches collaborateurs, suite à une querelle de jeu dit L Histoire plutôt pensant venger la mort d'une prostituée et modèle nous raconte l'auteur. Ainsi il devra s'exiler à Malte , et mourra seul sur une plage . L'auteur lui prête une cavale en Espagne et une même une ultime rencontre avec ...Velasquez.
Comme dit l'auteur, c'est une lecture possible , à travers d'indices des tableaux.... et pourquoi pas. Comme le dit F Fellini, cité en exergue : "on ne sait rien, on imagine tout"
Francesco Fioretti à travers de courts chapitres plaisamment illustrés, chacun par une reproduction d'une oeuvre du Caravage, nous brosse dans le menu, la société de l'époque et notamment le contexte historique. Nous sommes alternativement dans la tête du peintre et ressentons ses doutes, et partageons son goût pour les jeux d'ombre et lumière.
Merci aux editions HC pour l'envoi de ce livre, dans le cadre de l'opération Masse Critique
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Francesco Fioretti aborde les dernières années de la vie du Caravage d'une manière inédite et originale : les chapitres débutent tous par une oeuvre du peintre, célèbre notamment pour sa technique du clair-obscur.

A partir de la toile ou d'un détail de celle-ci, l'auteur nous emmène dans le quotidien de l'artiste dont la vie est plutôt tourmentée dans la Rome du XVIIème siècle, fortement troublée par les sursauts politiques. le peintre s'inspire des proches qui l'entourent pour peindre ses oeuvres. Et il ne se contente pas de les prendre en modèle (à cette époque, il s'agit de prostituées), il en capte toutes les émotions qu'ils expriment pour mieux les représenter dans les scènes qu'il peint. Et quelle réussite. Mais cette technique réaliste ne plaît pas à tous ses contemporains même si la réputation du peintre n'est plus à prouver. Il gardera malgré tout des soutiens de ses mécènes.
Le caractère fougueux et impétueux du peintre lui fera commettre l'irréparable jusqu'à commettre le meurtre d'un de ses proches. Recherché et condamné à mort, il est alors contraint à l'exil et se réfugie à Malte où il perdra la vie.

Si j'ai apprécié le caractère singulier de la structure de l'oeuvre et le côté historique, très complet et foisonnant, je suis plus réservée sur les différentes clés de lecture de la fin de la vie du Caravage (aucune hypothèse n'étant attestée par les historiens, Francesco Fioretti s'est appuyé sur les différentes biographies rédigées sur l'artiste).

Dans le miroir du Caravage est un ouvrage qui permet de redécouvrir les oeuvres du Caravage et invite le lecteur/spectateur à s'arrêter sur les détails, lui rappelant les clés des codes picturaux de l'époque.
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Dans le miroir du Caravage se présente comme un roman policier, qui nous permet de suivre au plus près le maître du clair-obscur. le meurtre d'Annuncia, courtisane et modèle favori du Caravage, mais aussi la femme qu'il a aimé, est le prétexte pour suivre la vie de Michelangelo Merisi pendant sa période romaine, celle qui lui apporta son succès et déclencha les jalousies, notamment celle du peintre Giovanni Baglione, détracteur virulent et particulièrement tenace qui lui forgea durablement une réputation horrible à travers son livre le vite de pittori, scultori e architetti. Jalousies et rivalités qui provoquèrent finalement sa chute malgré le soutien de ces deux mécènes, le cardinal del Monte et le banquier Giustiniani, et le condamnèrent à l'exil.

Le récit alterne entre deux point de vues, un regard externe, par un narrateur inconnu, et un regard interne, intime, qui nous plonge directement dans la tête du Caravage. Ces moments sont l'occasion de saisir la personnalité ombrageuse et tourmentée du peintre tout autant qu'une invitation à partager le secret de son atelier, découvrir ses méthodes de travail, de préparation des toiles, et ses techniques picturales. Ces « confidences » offrent surtout des guides de lecture de ses oeuvres les plus marquantes. L'attention du lecteur est souvent attirée sur un détail, un élément du tableau, qui apporte un éclairage singulier sur ces célèbres toiles et permet de comprendre les Idées, souvent subversives au regard de la peinture académique, cachées derrière.

Le roman est aussi une magnifique plongée dans la Rome baroque de ce début de XVIIe siècle. Des rues dangereuses, sales et malfamées, peuplées de poivrots, de mercenaires et de prostituées, un monde fait de rixes et de batailles rangées, où personne n'est à l'abri d'un mauvais coup. Un univers interlope dans lequel se fond le Caravage pour y trouver ses saints et ses apôtres.

C'est aussi la Rome des papes, centre du catholicisme, celle des luttes de pouvoir entre factions rivales hispanophiles ou francophiles, celle des grandes familles, Farnèse, Borghèse et tant d'autres, qui maquillent leurs vices en vertus, c'est aussi la Rome capitale d'un État dysfonctionnel, à la fiscalité écrasante, qui finance le train de vie, gouffre sans fond, d'un Vatican dominé par des familles qui pensent d'abord à leur enrichissement personnel. C'est d'ailleurs l'occasion de voir Scipion Borghèse, « cardinal par erreur, neveu par profession », tristement célèbre pour avoir construit sa collection d'art par le chantage ou la spoliation d'artistes ou de collectionneurs.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Roman historique. Les très intéressants détails de la façon de peindre du Caravage (1571-1610) mais aussi de sa vie personnelle avec comme toile de fond le XVIème siècle à Rome où se côtoient pauvreté et richesse extrêmes, avec les intrigues et moeurs épouvantables des serviteurs de l'Eglise, à tous les niveaux qui profitent de la détresse et de la misère pour assoir leur pouvoir et en abuser. Il s'agit d'un roman, cependant les faits marquants de l'époque et les personnages (sauf 2 ecclésiastiques) sont authentiques.
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Du Caravage, je ne connaissais que quelques toiles (saisissantes) et sa réputation d' assassin.Alors quand on m'a proposé cette lecture, c'est avec beaucoup d'intérêt que je m'y suis plongé. Je ne connaissais pas non plus l'auteur, je craignais la superficialité de son propos et le risque qu'il ne fasse que peu de cas de la véracité historique. Peur rapidement évacué car la grande qualité de ce livre est son contexte historique parfaitement reconstitué. L'auteur réussit parfaitement a nous restitué l'ambiance de ce Rome (et aussi de l'Italie) du 17 ème siécle, avec ses intrigues politiques, religieuses mais aussi artistiques. On ressent les sentiments qu'éprouve le Caravage face a ses détracteurs et aussi comment il décide de composer ses toiles. Une fois terminé ce livre on ne regarde plus les peintures décrites dans le livre de la même façon car on connait le sens caché de certaines. En plus pour ne rien gâcher le style de l'auteur est en parfaite adéquation, alternant le point de vue objectif d'un narrateur a celui subjectif du Caravage lui même. le fait de terminer le roman avec une fin différente de la version officielle, n'est pas dommageable car l'auteur s'en explique a la fin et participe au mythe du Caravage.

Un contexte historique parfaitement rendu, une vie romanesque, un style et une écriture parfaite font de ce livre un excellent moment de lecture.

Encore un grand merci aux éditions HC et à Agnès Chalnot pour m'avoir proposé ce roman.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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