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Critique de Supermax


On m'a offert ce livre après que je l'ai remarqué à la librairie, le résumé m'ayant accroché. Je me suis donc fait un devoir de ne pas trop tarder à le lire.

Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est évidemment le cadre très atypique du récit imaginé par Sebastian Fitzek, à savoir un paquebot de croisière. Il est vrai que ça paraît être l'endroit idéal pour évoquer les disparations inexpliquées de passagers. Les possibilités d'écriture et d'imagination s'ouvrent donc à profusion… suicide ? meurtre ? accident ?...

Fitzek a puisé dans des faits avérés et des données réelles pour construire un roman il met le luxe des croisières en contraste avec un monde intérieur plus sombre, un horizon moins attrayant.

L'idée annonce donc quelque chose de croustillant. Imaginer des centaines, des milliers de croisiéristes se dorer la pilule au soleil, baignant dans le confort des vacances, cocktails et piscine à volonté, tout cela n'étant qu'une façade pour qu'ils oublient le fait qu'ils sont entourés d'un immense vide liquide. A côté du joli bateau, c'est un univers hostile dans lequel on ne survit pas longtemps.

Mais le problème, c'est que ces fameux passagers sont carrément inexistants. L'action est censée se dérouler sur un paquebot de croisière peuplé de plusieurs milliers d'individus mais le déroulement du récit me donne la sensation d'un rafiot occupé par une vingtaine de personnes.

Toute cette populace est à peine évoquée et je trouve ça dommage. le but de l'auteur était peut-être justement d'accentuer cet aspect de huit-clos, mais mon ressenti ne cadre pas avec l'ambiance qui aurait dû être celle du livre.

Hormis cela, j'ai trouvé l'intrigue bien ficelée, mais j'ai ressenti une certaine lourdeur sur une bonne partie du récit. Il n'a retrouvé de réel intérêt que dans la dernière phase, celle des révélations, sur les cent dernières pages.

L'absence de personnages inutile est à saluer. Il n'y a pas d'intervenants amenés pour remplir du vide, tous ont leur intérêt et leur raison d'être dans le livre.

Mais (toujours un mais) je me suis rendu compte, arrivé au terme du roman, que je n'avais rien ressenti de particulier quant aux personnages. Aucun ne m'a particulièrement touché. Je ne me suis reconnu nulle part et je n'ai pas eu d'empathie sincère ou d'attirance pour eux.

Même quand le personnage principal, Martin – dont la femme et le fils ont disparus sur un bateau et dont l'histoire devrait émouvoir tout de même – se retrouvait dans une situation délicate, je ne ressentais pas cette angoisse, cette peur si familière que l'on éprouve quand un personnage que l'on aime est en danger.

Les personnages ont donc bien leur utilité. Ils servent l'histoire, mais ils n'ont pas existé à travers le récit. Je les ai trouvés vides.

Des personnages sans saveurs dans un récit qui a ramolli vers sa moitié, c'est assez décourageant. J'ai du me forcer à poursuivre, désireux de connaître le fin mot de l'histoire. Mais je ne ressentais pas la trépidation enivrante qui fait un bon thriller. J'ai terminé le livre sans passion.

Heureusement, l'épilogue et la solution des tous les mystères relève un peu le goût de la sauce. Mais parvenir au dénouement n'a pas été sans effort pour moi.

Ce livre est donc finalement en demi-teinte. Loin d'être mauvais, il n'est pas assez abouti selon moi. le cadre était original, l'intrigue accrocheuse, mais les personnages sont ternes, l'ennui s'installe pendant trop de temps avant de pouvoir enfin comprendre et se dire que ça valait finalement le coup.

Passager 23 ne restera pas dans mes coups de coeur. Peut-être aurais-je cependant la curiosité de tenter un autre livre de Sebastian Fitzek
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