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Critique de JulienPhilippe


Un texte sur l'aspect nihiliste de Flaubert :
Y a-t-il écrivain plus nihiliste que Flaubert ? Même Céline avait Bébert ou Molly qui éclairaient d'une faible lumière le voyage. Cioran, peut-être, pourrait rivaliser avec la noirceur du vieil ours atrabilaire De Croisset… On chercherait en vain une lumière qui donnerait un sens aux chemins de croix ou aux jeux de massacre dans lesquels sont jetés les personnages de Madame Bovary, de salammbô ou de L'Education sentimentale : des martyrs sans sanctification, des révolutionnaires sans grand soir, des ambitieux sans réussite, des amoureux sans amour. Pas d'amour pour sauver Emma ou ce cocu sentimental de Charles, moqué, floué, foulé aux pieds par la Terre entière dès le collège ; pas d'échappatoire pour Frédéric et son ami Deslauriers, amers, déçus, battus à la fin de L'Education ; pas de révolution pour Dussardier, le naïf idéaliste tué par son ancien compagnon Sénécal ; pas de résurrection pour Mathô, mais un supplice christique bien sanglant ; rien, nada. Sur les cadavres des naïfs, des sots et des faibles grimpent les goules froides — les Sénécal, les Homais — pour accéder au trône des monstres, des imbéciles et des salauds. Flaubert dévore ses personnages comme le Moloch de salammbô engloutit les victimes sacrificielles qu'on lui enfourne dans la gueule. (suite sur le lien)
Lien : https://julienphilippe4.wixs..
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