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3.74/5 (sur 28292 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Rouen , le 12/12/1821
Mort(e) à : Canteleu , le 08/05/1880
Biographie :

Gustave Flaubert est un écrivain français.

D'origine bourgeoise (son père était médecin), il a une enfance peu heureuse car il est délaissé par ses parents qui lui préfèrent son frère aîné. Il est néanmoins très proche de sa sœur cadette, Caroline. Il suit sa scolarité au lycée de Rouen dont il est renvoyé. Il passe seul son bac en 1840.

Dispensé de service militaire, il commence alors des études de droit à Paris en 1841, qu'il abandonne en 1844 à cause de crises d'épilepsie. Il mène une vie de bohème agitée, consacrée à l'écriture et rencontre Maxime Du Camp qui devient son grand ami. En 1846 (c'est aussi l'année de la mort de son père), à la mort de sa sœur, il prend en charge sa nièce âgée de deux mois. C'est à cette époque que commence sa relation avec Louise Colet avec qui il échangera une correspondance considérable.

Il commence à écrire une première version de "La Tentation de saint Antoine", puis part avec son ami Maxime pour un long voyage en Orient. En 1851, il commence la rédaction de "Madame Bovary" qui parait en 1856. Le livre fait l'objet d'un procès pour outrage aux bonnes mœurs. Flaubert est acquitté. A cette époque, il fréquente les salons parisiens où il rencontre Georges Sand, Baudelaire et Théophile Gautier.

En 1858, il entreprend un voyage en Tunisie afin de se documenter pour "Salammbô". En 1866, il reçoit la Légion d'honneur et publie "L'Éducation sentimentale" (1869). Le livre est mal accueilli par la critique. Il achève et publie, en 1874, "La Tentation de saint Antoine", et trois ans plus tard le volume des "Trois contes", qui comporte trois nouvelles ("Un cœur simple", "La Légende de Saint Julien l'Hospitalier", "Hérodias").

Ses dernières années sont sombres : ses amis disparaissent et il est assailli par des difficultés financières et des problèmes de santé. Il meurt subitement d'une hémorragie cérébrale, laissant inachevé le satirique "Bouvard et Pécuchet".

Son enterrement a lieu au cimetière de Rouen, en présence de nombreux écrivains qui le reconnaissent comme leur maître, qu'il s'agisse d'Émile Zola, d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt, de Théodore de Banville ou de Guy de Maupassant.
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Dossier et informations sur cet auteur

Pourquoi lire Flaubert?


Considéré de son vivant comme le chef de file de l'école réaliste, inspiré par Honoré de Balzac et modèle de Guy de Maupassant, entre autres, Gustave Flaubert n'était pas l'archétype de l'écrivain génial à qui les phrases viennent aisément. Ce travailleur acharné, qui pouvait passer des heures enfermé dans son cabinet de Croisset, recherchait plus que tout la perfection stylistique, criant ses phrases dans une pièce close pour en tester l'esthétique. S'intéressant aux mœurs bourgeoises et provinciales, Flaubert s'autorise des licences grammaticales pour coller au plus près à la réalité du discours qu'il retranscrit et développe des particularités stylistiques qui font office encore aujourd'hui de marques de fabrique : un emploi original de l'imparfait de l'indicatif, de la conjonction « et » et des adverbes qui donnent un rythme majestueux à ses phrases.

Pourtant, si l'on garde l'image d'un Flaubert studieux, le jeune homme qui n'était pas encore surnommé « l'ermite de Croisset » avait été renvoyé du lycée pour indiscipline et nourrissait une passion secrète pour une femme mariée rencontrée sur une plage normande. Par nature, Flaubert était un vrai romantique, comme cela peut apparaître dans ses écrits de jeunesse. Mais découragé par les critiques de ses amis Louis Bouilhet et Maxime du Camp sur La Tentation de Saint Antoine, il se força à renoncer au lyrisme. Flaubert devint alors l'observateur le plus affuté de son temps, offrant des peintures de caractère si vraies qu'elles offusquèrent la morale de l'époque et lui valurent un procès.

Son réalisme était jugé « vulgaire et souvent choquant » pour la bonne raison qu'il dépeignait la vérité sans fard. Grand moraliste, il appliqua son regard pessimiste et ironique à tous les sujets, à mi-chemin entre posture naturaliste et analyse psychologique. On lui doit notamment la création d'un type maintes fois repris, celui de la femme insatisfaite qui rêve d'une vie romanesque. Emma Bovary a même donné son nom à un syndrome psychologique, le bovarysme. Une reconnaissance pour un écrivain qui vécut très mal le succès dû au scandale de son livre puis l'échec relatif de Salammbô, roman historique plongeant au cœur de Carthage, et de L'Education sentimentale.

Bienveillant envers ses personnages, même les plus critiqués comme le falot Frédéric Moreau, Flaubert se contentait d’une description minutieuse de la vie de son époque, refusant d’émettre un jugement. Car, d’après lui, « la bêtise consiste à vouloir conclure ». Il préféra toujours se glisser dans la peau de ses personnages, n’hésitant pas à affirmer « Madame Bovary, c’est moi », plutôt que de les considérer d’un point de vue extérieur ou supérieur. Extraordinairement exigeant envers lui-même, Flaubert produisit des romans peu nombreux mais profondément travaillés, tant sur le fond que sur la forme. Il s'éteignit à Croisset le 8 mai 1880, laissant inachevé Bouvard et Pécuchet, roman recensant les préjugés de la bêtise humaine.

Le saviez-vous ?


• Dans sa résidence de Croisset, Flaubert s'enfermait dans une pièce qu'il appelait « le Gueuloir » pour tester l'esthétique musicale de ses phrases en les criant.
• En janvier 1857, il est inculpé pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs » dans son roman Madame Bovary. À l'époque, Le Figaro écrit : « M. Flaubert n'est pas un écrivain. »
• Il partagea sa maîtresse Louise Colet, de onze ans son aînée, avec Alfred de Vigny, Alfred de Musset et Abel Villemain.
• Alors qu'il fut parfois accusé de fautes de grammaire, Flaubert lui-même critiquait Balzac en ces termes : « Quel homme aurait été Balzac s'il eût su écrire ! » (lettre à Louise Colet du 17 décembre 1852)
• Pour Madame Bovary, Flaubert noircit environ 3800 feuillets, soit 10 pages de brouillon pour une définitive.
• La passion de Frédéric pour Madame Arnoux est inspirée de la rencontre de Flaubert avec Élisa Schlesinger, épouse du directeur de la Gazette et revue musicale de Paris. Un jour sur la plage, le jeune Flaubert ramasse le manteau rouge à raies noires d'Élisa, événement retranscrit dans la célèbre scène où Frédéric rattrape au vol le foulard de Madame Arnoux.
• À sa sortie, L'Education sentimentale essuie un échec retentissant : quatre ans après la parution, les 3000 exemplaires du tirage initial ne sont toujours pas écoulés.

Chronologie


12 décembre 1821 : Flaubert naît à Rouen, du chirurgien Achille-Cléophas Flaubert et de Justine-Caroline, fille de médecin. Il est le deuxième enfant après Achille, né en 1813.
1824 : naissance de Caroline, la petite sœur de Flaubert dont il sera très proche.
1836 : lors de vacances familiales à Trouville, Flaubert rencontre Élisa Schlesinger pour qui il nourrit une passion secrète durant des années (il lui écrira une lettre d'amour 35 ans plus tard).
1837 : publication de « Bibliomanie », son premier texte, dans le Colibri, revue littéraire de Rouen.
1838 : rédaction des Mémoires d'un fou.
1841 : Flaubert débute des études de droit à Paris où il rencontrera le sculpteur Pradier, Victor Hugo et Maxime du Camp qui deviendra son grand ami.
1844 : une grave crise nerveuse contraint Flaubert à abandonner ses études et Paris pour s'installer à Croisset.
1846 : Flaubert perd son père et sa sœur Caroline dont il recueille la fille. Il rencontre Louise Colet qui devient sa maîtresse.
1849 : Flaubert lit La Tentation de Saint Antoine à Maxime du Camp et Louis Bouilhet qui lui conseillent de le « jeter au feu ».
1855 : en pleine rédaction de Madame Bovary, Flaubert rompt avec Louise Colet.
1856 : publication de Madame Bovary et rencontre avec George Sand qui ne cessera de le soutenir.
1857 : procès pour Madame Bovary et gros succès lié au scandale.
1862 : publication de Salammbô.
1869 : parution de L'Education sentimentale.
1872 : mort de la mère de Flaubert et fin de la réécriture de La Tentation de Saint Antoine.
1876 : mort de Louise Colet et de George Sand. Flaubert rédige Un cœur simple.
1877 : publication des Trois contes.
8 mai 1880 : Flaubert décède d'une hémorragie cérébrale alors qu'il écrivait le dixième chapitre de Bouvard et Pécuchet.

Inspirateurs et héritiers



Malgré les critiques qu'il pouvait adresser à Balzac pour son style, on peut reconnaître en lui l'une des principales sources d'inspiration de Flaubert. Son influence est perceptible dans la ressemblance de Madame Bovary avec La Femme de trente ans et dans L'Education sentimentale dont le duo Frédéric/Deslauriers n'est pas sans faire penser à celui des Illusions perdues. Flaubert fut également très proche de Louis Bouilhet et Maxime du Camp dont les avis comptaient pour lui au point qu'il faillit renoncer à écrire après leurs critiques sur La Tentation de Saint Antoine. George Sand faisait partie de ses principaux soutiens.

L'œuvre de Flaubert fut une source d'inspiration pour toute l'école réaliste, de Zola, qui s'en détacha au profit du naturalisme, à Maupassant qui reconnut en Flaubert son maître absolu et entretint avec lui une correspondance. Anatole France fut particulièrement marqué par le personnage velléitaire de Frédéric dans L'Education sentimentale. Mais la postérité retint surtout le type d'Emma Bovary, qui donna lieu à de nombreuses réécritures, parmi lesquelles Madman Bovary de Claro, Monsieur Bovary de Laura Grimaldi ou encore Gemma Bovery de Posy Simmonds.

Ils ont dit de Flaubert…


Sainte-Beuve : « Fils et frère de médecins distingués, M. Gustave Flaubert tient la plume comme d'autres le scalpel. »
Julien Gracq : « Le tempo de Flaubert dans Madame Bovary comme dans L'Education sentimentale est tout entier celui d'un cheminement rétrospectif, celui d'un homme qui regarde par-dessus son épaule, beaucoup plus proche par-là de Proust que De Balzac. »
Jean d'Ormesson : « Dès l'enfance apparaissent deux traits fondamentaux de Flaubert: une certaine fascination du mal, de la souffrance, de l'horrible, et le souci d'une information un peu sinistre, sur les événements et la vie qui entraînera un goût du document assez impressionnant. »
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Gustave Flaubert
L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour cela que le présent nous échappe.
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Gustave Flaubert
Faites des grimaces dans mon dos tant que vous voulez, mon cul vous contemple.
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La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles
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Gustave Flaubert
Si tu pouvais lire dans mon cœur, tu verrais la place où je t'ai mise.
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Ne lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. Non. Lisez pour vivre !
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Gustave Flaubert
La vie n'est supportable qu'avec une ivresse quelconque.
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Gustave Flaubert
La manière la plus profonde de sentir quelque chose est d'en souffrir.
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Mais elle, sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse filait sa toile dans l’ombre à tous les coins de son cœur.
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Tout ce qui l'entourait immédiatement, campagne ennuyeuse, petits bourgeois imbéciles, médiocrité de l'existence, lui semblait une exception dans le monde, un hasard particulier où elle se trouvait prise, tandis qu'au delà s'étendait à perte de vue l'immense pays des félicités et des passions. Elle confondait, dans son désir, les sensualités du luxe avec les joies du coeur, l'élégance des habitudes et les délicatesses du sentiment.
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Gustave Flaubert
La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.

MADAME BOVARY, Deuxième partie, Chapitre XII.
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Fumichon, concernant la propriété, évoque les arguments d'un homme politique dont Flaubert parle en ces terme dans une lettre à George Sand: "Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois! Non! Rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie!". De qui s'agit-il?

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