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Critique de lafilledepassage


Qu'est-ce que je me suis ennuyée avec Emma Bovary ! Qu'est-ce qu'elle m'a énervée, cette grue superficielle, frivole, sans imagination, sans intelligence, et tellement incapable de se remettre en cause ou de prendre son destin en main. Emma, elle m'aura totalement horripilée avec ses minauderies et ses caprices, son impuissance subie et ses états d'âme.

Et je ne suis pas la seule : Flaubert lui-même s'irritait contre elle. Il aurait écrit, dans sa correspondance, ‘'J'en ai par-dessus la tête de cette idiote qui prend son cul pour un coeur ». Ailleurs il écrit encore « Quand arrivera-t-il donc ce bienheureux jour où j'écrirai le mot fin ? ».

Est-ce pour ça que Flaubert choisit de commencer ce roman, appelé Madame Bovary quand même, par une description du mari et de son enfance ? Est-ce pour ça qu'il choisit de terminer sur le pharmacien Homais ? Comment voulez-vous qu'une lectrice quelconque, tout à fait quelconque, ne s'exaspère pas de cette dinde mal embouchée si même l'auteur s'ennuie en sa compagnie ?

Bon il est vrai que le sous-titre est « Moeurs de province », et là pour le coup on va être servi : dans ce milieu petit bourgeois où l'on s'ennuie ferme et où on accumule un maximum, aucun, mais alors aucun personnage ne m'a été sympathique : le mari est bien sûr d'une beaufitude à toute épreuve, l'amant est un monstre d'égoïsme sans scrupule, le jeune Léon est d'une lâcheté à pleurer. Même le pharmacien qui a eu un moment ma sympathie – ses pseudo débats avec le curé et son espoir dans les bienfaits de la science - s'est révélé être un affreux arriviste et un abject bourgeois prêt à tout pour obtenir les honneurs.

Et puis des longueurs, des longueurs…. Des propos sur les malformations et autres anomalies anatomiques du pied en veux-tu en voilà, une visite interminable de la cathédrale de Rouen, qui aura agacé notre Emma et tous les lecteurs de Flaubert, et j'en passe. Un style plat et fade, une narration que j'ai trouvé poussive. Bref là je l'ai bien ressenti, moi aussi, ce fameux ennui.

Le seul moment que j'ai aimé est … la mort d'Emma. Son agonie est poignante, d'autant plus que les derniers mots qu'elle entendra sont ceux du mendiant aveugle (mais probablement doué d'une forme de lucidité aigue et de clairvoyance, comme souvent dans la littérature) qui chante les malheurs d'une jeune fille rêvant à l'amour ! A côté de cette mort effroyable, l'amour semble tellement fade…

Ennuyant comme un classique - dans le mauvais sens du terme -peut l'être. Et pour une fois je remercie mon prof de français de ne pas m'avoir infligé le supplice de cette lecture lors de mon adolescence.
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