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Critique de Christian_Attard


Relire ces « Trois contes » de Flaubert vient de me reposer un peu de la lecture encore inachevée du livre de Patrick Grainville « Falaise des fous ». Cet assaut écumant de mots et de descriptions, vagues après vagues, vous sape. Aussi, avant de m'écrouler, il était temps d'une pause.

Au foisonnement dément des mots d'un Grainville, Flaubert a préféré la simplicité et l'efficacité d'un esprit clair et organisé. Phrases courtes, qualificatifs précis et sûrs fluidifient le discours, emportent le lecteur. En sens inverse de leur présentation, ces contes font la démonstration des facultés créatives de l'auteur. S'appuyant sur une histoire tellement connue, celle de la décollation de St Jean Baptiste, un peu moins avec la légende de St Julien et oeuvre de composition totale avec « Un coeur simple ».
Exercice de style assumé, réussi avec maîtrise, bien sûr.


Allusions cyniques aussi à la fatuité religieuse de vouloir dominer le monde et ses incompréhensibles cruautés. La Félicité d'un coeur simple meurt seule et usée d'avoir servi autrui, Julien le sanguinaire sera en proie à la malédiction avant sa rédemption et le Baptiste paiera de sa vie l'avénement programmé du Christ.
Trois destins roulant entre les mains d'un Dieu aussi incompréhensible que cruel. Trois coeurs purs soumis dès avant leur naissance à la cruauté du démiurge, fort habilement relayée par leurs semblables.


Flaubert a certes cette dimension de très grand conteur mais aussi celle de fin moraliste dont le regard avisé sur nos destinés nous fait encore frémir.
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