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Critique de TerrainsVagues


Petite devinette :
Quel point commun y-a-t-il entre Bernard Menez, The Edge (guitariste de U2), Francis Lalanne, Martine Aubry, Dustin Hoffman, Emiliano Zapata, Roger Federer, Alain Fleitour et moi ?
Nous sommes nés le même jour, à quelques années près.
Quel autre point commun y-a-t-il entre Alain Fleitour et moi à part babel ?
Nous nous sommes croisés lors d'une rencontre de babelioteurs de la région de Vannes. Pas eu le temps de faire vraiment connaissance puisque je partais quand il arrivait et que si le groupe semble bien lancé, je n'ai pour ma part pas donné suite.
Quelques mois plus tard, Alain m'a gentiment envoyé son recueil de poésie sachant que ce genre de lecture est probablement celui qui me « nourrit » le plus. Merci à toi.
Pourquoi ces précisions ? Parce que je crois que c'est le billet le plus compliqué que j'ai eu à faire depuis que je m'essaye à l'exercice sur babel. Rester objectif et faire un billet qui ne soit pas complaisant sur le bouquin de quelqu'un avec qui j'ai échangé quelques mots et quelques messages (parce que je ne peux pas mettre que je « connais »).

Les Fissures de l'Aube, quel magnifique titre, évocateur, qui ouvre le champ de tous les possibles.
Et puis cette couverture, superbe, entre ciel et océan, entre nuage et vague, entre brume et écume. Une couverture tout droit sortie du texte Ouessant avec cette ambiance d'Iroise déchaînée. Une Estampe due à Alain aux multiples talents, si j'ai bien compris, qui ne se contente pas d'écrire.
Je me suis engouffré dans cette fissure en me demandant malgré tout ce que j'allais y trouver.
Douze thèmes dans lesquels viennent se mêler de ci de là un t'aime venant adoucir une fêlure, un cri, venant soutenir un espoir, un souvenir.
Douze parties comme douze mois d'une année, comme le temps d'une vie, le temps qu'il aura fallu à celle-ci pour nous façonner à coups de burin ou à coups d'amour.
Douze comme les apôtres, navigant entre l'Ô-dieux et l'Amour, l'ode yeux et l'amor, un regard sur la vie et la mort, entre abandon et trahison.
Douze comme… comme, oui c'est comme ça que j'aime partir dans un recueil, m'approprier les mots, les coller à mon histoire, les tatouer à un ressenti venu de je ne sais où. J'aime quand les mots me donnent cette sensation étrange de déjà vu, de déjà vécu, ailleurs, dans une autre vie diraient certains. J'aime pouvoir interpréter peut être parce que j'ai du mal avec l'autorité, j'ai du mal quand on m'impose.
Dans Les Fissures de l'Aube, les premiers textes m'ont vraiment parlé. Tu viens, Un fol espoir, le « terrible » J'apprenais ses Mains ou encore Aux Couleurs de l'Automne pour ne citer que quelques titres, m'ont donné un vrai plaisir de lecture parce qu'ouverts.
Malheureusement tous les textes ne m'ont pas fait le même effet. Pas qu'ils soient mal écrits ni qu'ils n'aient aucun sens pour moi mais pour les raisons que j'évoquais plus haut quant à mon gout pour la poésie. Dans la majorité des textes qui touchent à l'intime de l'auteur, je me suis senti « prisonnier ». Des faits bruts sans aucune issue de secours. Je me suis éloigné de l'estampe qui couvre si joliment les maux de ce recueil, je me suis senti un peu à l'étroit.
« La main des Roches Sèches » par exemple m'a parlé parce que j'ai vécu ce jour où le TK Bremen est venu s'échouer à quelques centaines de mètres de Gâvres et que j'étais à Etel ce jour là, trempé comme jamais sous l'orage comme il est dit dans le texte. J'aurais aimé deviner (avec bonheur ou pas) de quoi il s'agissait, me raconter mon histoire à partir de celle d'Alain alors que là tout est mâché, tout est écrit, tout est dévoilé. de belle manière certes mais sans surprise.
C'est comme pour certains textes plus militants que j'ai trouvé trop soft. Dans ces cas là j'aime quand ça crache, quand ça éparpille façon puzzle mais tout ça n'est qu'une question de gout, de ressenti et n'a rien à voir avec une notion de qualité qui ne reste dans tous les cas que subjective.

Le recueil existe aussi en version audio, accompagné par le son d'un violoncelle. Je n'ai malheureusement pas réussi à le télécharger (j'ai encore merdé dans je sais pas quoi ^^) donc pas d'avis sur le mariage des deux.

Rares sont les recueils de poésie qui emportent de la première à la dernière page. Les Fissures de l'Aube ressemble finalement à sa couverture. Des hauts et des bas, une vague qui se creuse, un nuage qui perce, des embruns qui vivifient, une bruine qui chagrine. La vie quoi.
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