Je n'ai pas été particulièrement emballée par ce roman qui prend le naufrage du Titanic comme prétexte à un échange d'enfant. May, une jeune anglaise mariée se trouve sur le bateau en partance pour l'Amérique car son mari a des rêves de vie meilleure pour eux et leur fille Ellen. Lors du naufrage, elle est séparée de son mari et de sa fille, est repêchée in extremis par un canot revenu chercher des survivants et alors qu'elle réclame sa fille, tout à coup, surgi de l'eau, un homme a le temps de tendre un bébé avant de disparaître dans les flots. On donne alors à May ce bébé qui n'est pas sa fille comme elle s'en aperçoit à bord du Carpathia. Mais elle décide de taire la vérité à tous , à commencer par Céleste, jeune mariée qui retourne auprès d'un mari détestable dans l'Ohio. L'intrigue principale qui va traverser tout le roman (500 pages tout de même) est la suivante : Ella, la petite fille rescapée retrouvera-t-elle sa véritable famille ? Son père qui les a attendues en vain à l'arrivée du Carpathia à New York, elle et sa mère, a-t-il de raison de s'accrocher à l'idée qu'au moins sa fille est vivante, lui qui a trouvé sur le quai un chausson en dentelle qui ne peut avoir été fabriqué que par sa femme ? Il faut attendre 47 ans et 500 pages pour avoir la réponse. Entre temps, on suit les destins de Céleste, de May, d'Angelo (le père de
l'enfant du Titanic) et de leurs enfants tout au long de cette première moitié du XXème sanglant (La Première Guerre mondiale, la crise de 1929, la Seconde guerre mondiale…). Les personnages grandissent, vieillissent, meurent pour certains d'entre eux mais on s'en moque un peu, la faute sans doute à l'auteur qui ébauche des hommes des femmes sans leur donner de profondeur psychologique. Tout est convenu : les péripéties, les retournements de situation ; les dialogues aussi (la guerre c'est mal, on souffre beaucoup…) et la fin arrive en traînant des pieds. Rien de bien palpitant donc dans ce roman, même pas le naufrage du fameux bateau, expédié en quelques pages.