AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Isa0409


Aimer à perdre la raison…

“Je t'aime à la folie”, dit-elle. Et elle le vit ainsi, au plus profond d'elle-même. Mais que cela signifie-t-il vraiment ? Qu'elle l'aime de tout son corps, de tout son coeur, de toute son âme, son être n'a de sens que pour et par lui, elle lui dédie sa vie, son souffle, les battements de son Coeur font écho à ceux de l'homme qu'elle a choisi. Mais l'a-t-elle vraiment choisi? Ne se sont-ils pas attirés l'un l'autre comme deux aimants, électrisés par une force supérieure, incontrôlable, insaisissable?

Aimer à n'en savoir que dire…

Le vertige de l'amour la foudroie, elle aime à l'envers, elle aime de travers, elle est seule dans ce cycle infernal, dans cet amour qui la dépasse, qui la surpasse, qui la transcende, elle ne contrôle plus rien, esclave de la passion qui la dévore… La douleur la ronge, elle devient l'ombre de son ombre… Elle veut son corps, son âme, en elle, pour elle, le vider de tout ce qu'il a, le posséder, la garder, l'emprisonner, c'est violent, c'est physique, c'est trop, trop…

A n'avoir que toi d'horizon...

Elle ne voit que lui. Mais lui ? Comment se débarrasser de l'Autre, il l'a aimée, la mère de leurs enfants, c'est du passé – n'en parlons plus? – elle la sent dans son silage, elle est attirée par cette beauté électrique, cette femme qu'elle aimerait être et qu'elle ne sera jamais…

Et ne connaître de saisons...

Elle ne connait que deux saisons: avec ou sans lui.
Avec lui est un été chaud, brûlant, qui colle à la peau, poisseux, dont on ne se défait pas, il suinte, ils sont un, ne forment qu'un corps, elle l'aspire, elle le dévore, elle le tue pour vivre.
Sans lui est un hiver mortifère, dévastateur, annihilant, elle se recroqueville, elle se cache, dans un coin, se laisse dépérir et mourir, elle disparait, ne subsistent que le souvenir, l'espoir des retrouvailles, mais le temps agit comme un coup de poignard dans le dos, et plus les jours passent, plus elle tombe, frappée par l'absence, la disparition, la fin…

Que par la douleur du partir...

Faut-il donc abandonner ? Se retrouver, redevenir Elle, l'oublier Lui et faire disparaitre l'Autre ? A moins que…

Aimer à perdre la raison...

Qui est qui, si “Je est un Autre” ?

(Aimer à perdre la raison - Aragon)
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}