>
Critique de horline
L'histoire des paysans lorrains émigrés en Roumanie valait bien un roman. En à peine quatre cent pages, Catalin Dorian Florescu évoque l'histoire de ces souabes qui ont fui la Lorraine et sa famine au XVIIIe pour le Banat, terre promise roumaine sous domination autrichienne.
Parmi ces colons, on suit le récit de la famille Obertin que l'adversité, la peste, la faim, la violence et le volontarisme ont transformé en épopée. de Caspar, l'ancien mercenaire engagé auprès des troupes suédoises dans la Guerre de trente ans à Jakob, commis de ferme pauvre descendu des Carpates début XXe, ce sont tous des hommes qui ont traversé la vie comme un défi, des hommes vigoureux sans nom qui ont écrit leur destin à la force du poignet. Rustres, sans richesses, les Obertin ont réussi à s'imposer dans cette plaine du Banat poussiéreuse et crevassée où jusque-là seuls Dieu et les diables décidaient du sort des hommes…
Mais l'arrivée de Jacob fils, né sur un tas de fumier et qui porte son aspect chétif comme une marque indélébile de culpabilité va redessiner le destin familial dans cette Roumanie qui se convertit à marche forcée vers le communisme…
Un souffle d'écriture, un torrent où se mêlent les voix d'une famille qui a cherché à survivre à toutes les guerres et épidémies, un univers de violence et de trahison tracent le chemin à un drame épique où le destin humain s'annonce comme dans les tragédies antiques.
Pourtant c'est réellement un roman divertissant : la raideur des évènements, l'orgueil des hommes alliés à une écriture nourrie par une lucidité placide déploient une forme de légèreté burlesque. L'auteur a le don de rendre ses personnages improbables presque attachants et les faits légers, il embarque le lecteur vers plus de noirceur mais in fine on retient un récit qui étreint le coeur.
On fait abstraction finalement des tempéraments primitifs et frustes pour se laisse séduire par une histoire qui se lit comme une aventure enthousiasmante riche de l'empreinte particulière de ce pays aux nombreuses frontières invisibles séparant les roumains, souabes, tziganes, serbes, hongrois…on se passionne pour une part ignorée de l'Histoire qui laisse au lecteur le goût de la grande fresque et le rebondissement en embuscade.
Cette histoire profondément enracinée dans la culture paysanne s'impose au lecteur comme un roman passionnant.
Parmi ces colons, on suit le récit de la famille Obertin que l'adversité, la peste, la faim, la violence et le volontarisme ont transformé en épopée. de Caspar, l'ancien mercenaire engagé auprès des troupes suédoises dans la Guerre de trente ans à Jakob, commis de ferme pauvre descendu des Carpates début XXe, ce sont tous des hommes qui ont traversé la vie comme un défi, des hommes vigoureux sans nom qui ont écrit leur destin à la force du poignet. Rustres, sans richesses, les Obertin ont réussi à s'imposer dans cette plaine du Banat poussiéreuse et crevassée où jusque-là seuls Dieu et les diables décidaient du sort des hommes…
Mais l'arrivée de Jacob fils, né sur un tas de fumier et qui porte son aspect chétif comme une marque indélébile de culpabilité va redessiner le destin familial dans cette Roumanie qui se convertit à marche forcée vers le communisme…
Un souffle d'écriture, un torrent où se mêlent les voix d'une famille qui a cherché à survivre à toutes les guerres et épidémies, un univers de violence et de trahison tracent le chemin à un drame épique où le destin humain s'annonce comme dans les tragédies antiques.
Pourtant c'est réellement un roman divertissant : la raideur des évènements, l'orgueil des hommes alliés à une écriture nourrie par une lucidité placide déploient une forme de légèreté burlesque. L'auteur a le don de rendre ses personnages improbables presque attachants et les faits légers, il embarque le lecteur vers plus de noirceur mais in fine on retient un récit qui étreint le coeur.
On fait abstraction finalement des tempéraments primitifs et frustes pour se laisse séduire par une histoire qui se lit comme une aventure enthousiasmante riche de l'empreinte particulière de ce pays aux nombreuses frontières invisibles séparant les roumains, souabes, tziganes, serbes, hongrois…on se passionne pour une part ignorée de l'Histoire qui laisse au lecteur le goût de la grande fresque et le rebondissement en embuscade.
Cette histoire profondément enracinée dans la culture paysanne s'impose au lecteur comme un roman passionnant.
