La délicatesse

Nathalie aime François. François aime Nathalie. Leur vie de couple est jonchée de pétales de roses. Mais voilà. Un dimanche comme les autres, François sort faire son jogging et Nathalie le regarde à peine, prise qu'elle est par sa lecture. Elle a tort car c'était la dernière image qu'elle aurait de son aimé. Une voiture le coupera net dans sa course alors qu'il traversait sans regarder. Et la vie de Nathalie bascule dans le noir. Pourtant, autour d'elle, chacun s'évertue à la soutenir, à l'aider, à l'aimer. Peut-être un jour le soleil luira-t-il à nouveau?
L'histoire est insignifiante et prévisible, elle peut facilement se résumer en deux lignes. Ce n'est pas elle qui fait l'originalité de ce petit roman, mais bien la légèreté avec laquelle David Foenkinos parle de problèmes graves et la drôlerie de petites notes qui entrecoupent le récit pour préciser tout ce qu'on ne voit jamais, en fait, dans les romans: quel est le livre que Nathalie est en train de lire, quel et le menu de leur dîner, comment se présente le décor: la moquette si épaisse des bureaux qu'elle étouffe le bruit des talons aiguille, ou les manies des personnages.
J'ai relevé beaucoup de phrases qui m'ont plu: « elle voulait retrouver sa légèreté, fût-elle insoutenable » (clin d'oeil à Kundera), « Markus pensa: Petit con, si tu savais ce que j'ai dans la tête, j'ai quelque chose de si beau que cela efface les données inutiles » ou encore: « Les morts sont des condamnés à perpétuité certes, mais on les imagine mal tenter de s'évader » (pour s'étonner du fait que les cimetières sont entourés de hauts murs ).
J'ai beaucoup aimé ce livre fin et facile à lire, même si, je le reconnais, il n'a rien d'un grand roman.