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Critique de Jemlyre


Le titre du roman tient sa promesse car en choisissant de lire ce livre, je m'attendais à ce que l'auteur nous parle d'une façon ou d'une autre du fonctionnement de notre existence moderne sur cette planète.

Le photocopieur ! Quelle métaphore pour la routine quotidienne qui est, force est de le constater, le lot de plusieurs d'entre nous.
C'est un outil que j'utilise souvent pour garder une copie de mes rapports au travail, et j'avoue qu'il m'est déjà arrivé plus d'une fois d'admirer cet appareil ainsi que la tâche qu'il accomplit de façon répétitive des milliers de fois, sans jamais rechigner.
Je pense qu'il y aurait beaucoup à dire sur la symbolique du photocopieur dans le roman de Mr Foglino.

Nicolas répare des photocopieurs, c'est son travail et il le fait très bien, au point de se confondre jusqu'à la symbiose totale avec cet appareil.
Il a travaillé sans relâche pendant des années en veillant docilement à maintenir le bon fonctionnement du Système. Nicolas, petite pièce d'une machine gigantesque.
Mais notre héros n'est pas qu'une pièce sans âme; c'est un être humain chargé d'émotions et de souvenirs traumatiques qu'il a appris à mettre de côté (dans un coffre) pour survivre.
Car il faut lutter pour sa survie dans un monde sans pitié, qui fait peu de cas des « petits », encore plus s'ils sont jugés peu ou pas productifs.
Les multinationales fusionnent, changent de nom, de patrons et l'on fait des remaniements, l'on déplace des employés comme des pions au grè des besoins de la Machine. Et...quand la pièce n'a plus de place, on la remercie.

Nicolas voit son monde basculer d'un jour à l'autre. Il est désormais à la marge de cette grande mécanique bien huilée.
La période est propice à la reviviscence de ses angoisses refoulées tant bien que mal pendant des années.
Il se retrouve face à lui-même. Plus rien pour sublimer !
L'estime de soi s'effondre, les créatures terrifiantes de l'inconscient prennent vie. C'est le délire !
J'ai trouvé cette partie du roman, où l'on est en plein dans les méandres de l'esprit tourmenté de Nicolas, assez complexe et difficile à suivre mais je me suis accrochée pour connaître la suite.
Ce sont des passages denses, truffés de symboles: La princesse, la Tête ...et de réflexions qui sont un regard critique sur notre société.
L'utilisation et l'exploitation des sentiments et émotions, l'illusion de sa propre utilité et place dans ce monde.
Nicolas fait des expériences de vie concentrées qui lui permettent de visiter les faces obscures de ce monde.
Poussé au désespoir total, il est tenté d'en finir avec ce cauchemar mais la Tête (la raison, la connaissance) le « sauve ».

Véritable catharsis que cette épopée ! Ce livre contient peut-être peu de pages, se lit vite, mais est très riche d'enseignements.
C'est une « gifle » un « choc électrique » pour qui veut bien « se réveiller ».

Merci Mr Foglino pour ce grand moment de lecture et merci aux éditions 10/18 pour cette découverte.
Lien : http://partage-lecture.over-..
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