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Critique de PhilippeCastellain


Je n'avais jamais entendu parler de Théodore Fontane. Renseignement pris, il s'agit grosso modo du Maupassant allemand. Autant pour m'apprendre l'humilité. Et un excellent petit livre pour le découvrir.

D'emblée il nous plonge dans les montagnes du Harz, dans les années 1850. Un lieu de villégiature pour toute la bonne société de ce qui est alors un ensemble d'une dizaine de principautés, et que la Prusse aimerait bien transformer en un état unique. Sous l'apparente frivolité les questions politiques ne sont donc jamais loin, tout comme l'éventualité d'une guerre. Cela inquiète peu le héros, von Gordon, ingénieur spécialisé dans la pose des câbles sous-marins qu'on commençait alors à installer un peu partout pour les besoins du télégraphe. Entre deux missions il profite de ses vacances. L'hôtel est un petit microcosme où les visiteurs peuvent se rencontrer, faire connaissance. Parmi eux, il remarque un homme d'un certain âge à l'air plutôt renfrogné ainsi que son épouse, une femme plus jeune d'une très grande beauté, mais dont la santé semble très fragile.

Von Gordon se lie rapidement aux Saint-Arnaud – c'est leur nom – et se joint à eux pour diverses promenades jusqu'aux sites d'intérêt de la région, excellent prétexte pour nous faire découvrir le massif du Harz et sa pittoresque population. Bien vite il se rapproche de la dame, Cécile, dont la beauté le fascine. Sous la grande prévenance dont fait preuve son époux en apparence, il détecte cependant une certaine tension. Il devine qu'un secret se cache dans la vie de ce couple en apparence sans histoire…

Un petit bijou de réalisme, qui rappelle à vrai dire plutôt un mélange De Balzac et Maupassant. le fait qu'il se déroule en Allemagne apporte cependant ses petits dépaysements : ce n'est pas un prêtre qui joue les Jiminy Cricket mais un pasteur aulique (c'est-à-dire lié à la cours), c'est Berlin et non Paris qui est considéré comme le grand fournisseur de touristes sans-gênes et arrogants, et les duels (devenus à cette époque en France très symboliques) restent des combats à mort. On ne peut en tout cas que souligner la grande qualité et le charme de la plume de Fontane.
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