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Critique de LoupAlunettes


L'aventure du livre est extraordinaire.

Il est parfois voué à vivre plusieurs vies, dans plusieurs mains qui l'ouvrent et le remettent dans la chaîne du partage.

C'est ainsi que celui-ci, "Banksy et moi" atterrit entre les miennes.

Un don à un organisme de prêt. D'un esprit curieux, en avant, me dis-je.



Le héros se prénomme Darwin.

La mère de Darwin est taxi.

Les premières pages nous la décrive.

C'est très clairement l'exemple, le repère de Dawin.

Somalienne volontaire, prompt à se donner les moyens possibles pour élever son fils et faire sa vie, c'est l'univers de Darwin.



Il se confie et nous faisons connaissance.

"Ophélie, c'est pas son vrai nom, le vrai, le somalien, il est imprononçable ici, les bouches blanches n'y arrivent pas, comme elle dit, alors elle a choisi Ophélie.

Surtout, je crois qu'elle avait envie de tirer un trait sur sa vie d'avant, de tout recommencer à zéro, et ça, je peux comprendre: une nouvelle naissance, comme si , en arrivant ici, elle s'était donné elle-même la vie.".



Elise Fontenaille cède la parole à Darwin pour nous raconter et nous prendre la main dans cette drôle d'aventure qui est la sienne.

On apprécie une forme d'authenticité dans le ton et le langage dans ce texte bien travaillé.

Le gamin devient aussitôt très familier et intime.


"Banksy et moi".

Moi du titre, c'est lui, ce jeune ado noir à l'esprit vif, au destin mieux loti que d'autres voisins de son quartier qui connaissent la précarité, aux yeux particulièrement bleus et au prénom illustre. Darwin.


Darwin est amoureux.

"Je pensais que ça ne m'arriverait jamais.

Mais amoureux à en avoir des ailes dans le dos, à penser à elle jour et nuit, à danser sur le fil, à en perdre le sommeil."


Darwin aime la cuisine.

Presque autant que de saisir sa caméra.

Des bouts de monde capturés.


Et enfin, Darwin va aimer le Street Art...avec Banksy.



Elise Fontenaille s'attaque au mystère Banksy, artiste masqué d'une capuche devenu extrêmement suivi pour son art sans concession placé au service du discours social et pour son caractère insaisissable.

Le monde extérieur devient ainsi un musée et les murs des moyens d'expression aussi populaires que les encarts publicitaires.


Nous aurons l'occasion, nous lecteurs, peut-être de nous faire une opinion sur l'image de l'artiste, projetée derrière l'admiration de l'ado.



Est-ce de l'Art dit Engagé?

Ce fut l'objet récent d'une de mes conversations entre adultes (si si, je connais des adultes, chers jeunes lecteurs) et le définir n'est pas toujours aisé.

Le discours engagé use du parti pris, engage sa propre personne.

Banksy est-il de ceux-là le visage masqué?



Batman protège Gotham et se trouve tout autant dissimulé sous une autre identité, me diriez-vous.

Alors, Banksy, "héros" du peuple, artiste philosophe pourfendeur d'injustices ou artiste démagogue, séduisant et talentueux "terroriste" dégradant les biens municipaux?


Darwin est sous le charme de Eva et de Banksy.

D'ailleurs, il élira domicile chez lui.

Ce Banksy là est un rat.



L'auteure illustre le discours de Banksy d'expériences fortes et le lie aux personnages de l'univers d'Ophélie et Darwin.

Nous naviguons entre grâce de l'art( Eva a du "Banksy" au bout des doigts et dessine aussi) et dureté de la vie ( nous serons lâché sur le chemin de l'exil).


Un roman prenant qui se lit aussi très facilement.

L'émotion est concentrée en peu de pages et l'observation du monde y est intéressante à hauteur d'ados.

C'est à découvrir.
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