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Critique de boudicca


Le nom de Jesse Owens est aujourd'hui bien connu, et ce bien au-delà du cercle des amateurs de sport. Célèbre pour avoir remporté quatre médailles d'or aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, le jeune homme est au coeur du dernier roman d'Elise Fontenaille. Son enfance difficile en Alabama, sa jeunesse à Cleveland, ses entraîneurs, ses records, son entourage… : l'autrice nous livre ici une biographie condensée de cet athlète d'exception qui mit à mal la propagande nazie sur la pureté de la race aryenne. le roman brosse aussi succinctement mais efficacement le contexte historique dans lequel Jesse a grandi et vécu, de l'Amérique ségrégationniste du début du XXe siècle en passant par la montée du fascisme en Europe et la guerre qui s'en suivit.

Les exploits du jeune homme et sa vie difficile le rendent évidemment éminemment sympathique aux yeux du lecteur, d'autant que l'autrice force parfois un peu le trait en ne tarissant pas d'éloge sur sa persévérance, son abnégation... Elle n'oublie cependant pas de narrer, aussi, les choix ou les prises de position discutables de l'athlète, comme cette hypothétique poignée de main à Hitler ou son refus de soutenir le mouvement des sportifs noirs américains lors des JO de Mexico de 1968. A aucun moment de sa carrière Owens ne prend offense des discriminations ou des injustices dont il est victime, et c'est sans doute là que réside la limite de ce héros idéalisé par la postérité. Difficile en effet de croire que l'athlète vedette de 1936 n'est même pas reçu par le président américain à son retour (à la différence des autres sportifs), ni qu'on le radia du comité olympique et qu'il dut se résoudre à reprendre des petits boulots précaires et mal payés, comme avant.

Outre Jesse Owens, l'autrice se penche également, l'espace de quelques lignes seulement, sur plusieurs autres personnalités, qu'il s'agisse de proches de l'athlète ou de figures emblématiques de l'époque. C'est le cas notamment de Larry Snyder, entraîneur américain qui prit en charge la carrière d'Owens, ou de Luz Long, athlète allemand rencontré lors des JO de Berlin et avec lequel il tissera une solide relation d'amitié. On voit également défiler quelques personnalités gravitant autour d'Hitler ou du parti nazi, à l'image de Goebbels, mais aussi de la cinéaste Léni Riefenstahl ou encore d'Adi Dassler, fondateur de la marque Adidas (et donc partisan du parti nazi, de même que son frère, fondateur quand à lui de la marque Puma).

En dépit de sa brièveté (82 pages) le roman brasse un grand nombre de thèmes et de personnages et dresse un portrait flatteur mais nuancé de ce grand athlète qui livra une performance extraordinaire aux JO de 1936 et souffrit toute sa vie du racisme et de la ségrégation instaurée dans son pays. Un ouvrage idéal pour des élèves de 4e ou 3e effrayés par les romans trop volumineux.
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