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Critique de Davalian


L'avis de Souris7, la première et la quatrième de couvertures, le titre même de Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg ne laissent guère de place au doute : il s'agit d'un pastiche à la sauce alsacienne.

Son contenu a de quoi laisser perplexe (pour être clément) les adeptes du Grand détective non originaire des ces deux territoires (autrement dit la majorité de la population). Pourtant, ce roman est un succès de librairie qui a même été adapté en bande dessinée.

Si l'on s'attend à lire un pastiche, le texte nous laisse l'impression d'avoir affaire à une farce. A aucun moment l'on n'arrive à espérer qu'il s'agisse effectivement d'un manuscrit retrouvé de Watson. La liste des avanies est tellement longue que la reprendre relèverait d'un catalogue. Les deux moments les plus savoureux étant la confrontation verbale entre Sherlock et Guillaume II (borné et colérique) et l'instant où Watson avoue s'essuyer la moustache après avoir mangé un morceau de forêt-noire !

L'histoire bénéfice d'un très long développement pour une chute… ridicule. le scénario se donne une impression de complexité qui peine à convaincre. de nombreux ingrédients sont présents et l'on peut vraiment se demander ce qu'ils viennent faire là… Si l'on nous berce d'abord de manière agréable, la page 130 comporte une révélation hasardeuse nous menant vers une longue dégringolade.

Le style de l'auteur est pourtant clair, limpide, agréable, donnant ainsi envie de suivre Jacques Fortier qui s'est visiblement beaucoup documenté. le travail est indéniable, la volonté de bien faire également mais tout cela tombe rapidement à plat. Pourquoi ? Parce que l'auteur semble vouloir composer un écrit localisé avec des références mémorielles contestables (et donc non historiques).

Nous avons droit à des anachronismes (dont plusieurs allusions aux conséquences à venir de la Grande Guerre en 1909 !) ou à des approximations dès que l'on s'éloigne du champ alsacien. A plusieurs reprises, les Allemands sont ridiculisés et le sentiment pro-français est systématiquement valorisé. La caricature n'est pas loin et il est fait appel à une grande figure de la littérature populaire pour légitimer cette approche.

Recommander cette lecture aux curieux désireux de découvrir les environs n'est du coup pas une excuse valable. Jacques Fortier fait pourtant beaucoup pour attirer le chaland : le Haut-Koenigsbourg et ses environs, Pierrefonds, Strasbourg, le Mont-saint-Odile, sans oublier les spécialités culinaires abondamment valorisées. Il faudra toutefois de solides connaissances sur la période pour trier le bon grain de l'ivraie. Les adeptes de Sherlock trouveront ici un bon sujet de moquerie… Trancher entre ces deux extrêmes est donc difficile.
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