AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pchabannes


Les phrases ciselées de Jean Forton emportent le Lecteur telle une coquille de noix sur la puissante houle d'Atlantique. Absorbé par ce mouvement entre des présents qui s'entrechoquent, il est tout à la fois Lajus et Juredieu, le garçon sage et l'énergie sans limite de nos rêves.

Comment eut-il même pensé l'aborder ? le hasard, s'il existe, fait que Lajus trouve en Juredieu un guide, un exemple à suivre et aussi son premier ami, beau, intelligent, admiré des autres.
Juredieu est son double maléfique qui l'entraîne au-delà des convenances. Mais il y avait un fossé séparant l'idée à l'action. "Je voulais qu'on me fit faire des rêves de débauche, mais projetés dans quelque avenir rassurant. L'immédiat de l'action me glaçait."
Et pourtant malgré une réticence toujours battue en brèche ils firent les 400 coups le verbe haut, le défi à la bouche, le risque en panache et les filles s'enlevant comme une forteresse avec le sexe comme butin.

Du haut de ses quinze ans, Lajus est tiraillé par la quiétude et la confiance du foyer familial et l'aventure et ses excès. "J'irai seul. Je savais bien que tu n'existes pas vraiment, Lajus.Tant pis pour toi."
Et puis il y a Vinca, l'ange adoré, l'amour inaccessible, fragile et aérienne. Vinca et Juredieu, deux vérités nécessaires, opposées. Ces émotions et ces sentiments sont si forts que le confort serait le renoncement à quinze ans, "J'avais eu ma part d'aventures…Désormais je me contenterai de mes souvenirs."
Autour de ce trio, d'autres vies, d'autres vies sont magnifiquement proposées. le dynamiteur mystérieux qui proteste contre quelque chose, les déchirements armés du couple Bérenger- Cléo, ce magnifique Grand Cros si loyal, buté, bête mais fidèle…

Et la médiocrité rattrape les bienheureux de leur non-existence.
"Fallait-il que je sois lâche pour me féliciter de tous ces renoncements. Je ne trahissais personne, c'est vrai, hors de moi-même. Mais alors moi je me trahissais bien. Je me rognais les ailes. Je m'émasculais tout content. le brave petit Augustin. le brave petit imbécile, tout heureux de sa non-existence."

Bravo aux Editions le Dilettante !
Merci à Adeline Majorel et www.chroniqueslitterairedelarentree.com


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}