AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782842637385
320 pages
Le Dilettante (07/11/2012)
3.62/5   13 notes
Résumé :
Éclatant roman d’apprentissage, inédit, qui trace le portrait d’une jeune homme, Lajus, d’une famille petite-bourgeoise, et d’une ville, d’une humanité qui se découvre dans la langue puissante et majestueuse du romancier bordelais.
Que lire après La vraie vie est ailleursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les phrases ciselées de Jean Forton emportent le Lecteur telle une coquille de noix sur la puissante houle d'Atlantique. Absorbé par ce mouvement entre des présents qui s'entrechoquent, il est tout à la fois Lajus et Juredieu, le garçon sage et l'énergie sans limite de nos rêves.

Comment eut-il même pensé l'aborder ? le hasard, s'il existe, fait que Lajus trouve en Juredieu un guide, un exemple à suivre et aussi son premier ami, beau, intelligent, admiré des autres.
Juredieu est son double maléfique qui l'entraîne au-delà des convenances. Mais il y avait un fossé séparant l'idée à l'action. "Je voulais qu'on me fit faire des rêves de débauche, mais projetés dans quelque avenir rassurant. L'immédiat de l'action me glaçait."
Et pourtant malgré une réticence toujours battue en brèche ils firent les 400 coups le verbe haut, le défi à la bouche, le risque en panache et les filles s'enlevant comme une forteresse avec le sexe comme butin.

Du haut de ses quinze ans, Lajus est tiraillé par la quiétude et la confiance du foyer familial et l'aventure et ses excès. "J'irai seul. Je savais bien que tu n'existes pas vraiment, Lajus.Tant pis pour toi."
Et puis il y a Vinca, l'ange adoré, l'amour inaccessible, fragile et aérienne. Vinca et Juredieu, deux vérités nécessaires, opposées. Ces émotions et ces sentiments sont si forts que le confort serait le renoncement à quinze ans, "J'avais eu ma part d'aventures…Désormais je me contenterai de mes souvenirs."
Autour de ce trio, d'autres vies, d'autres vies sont magnifiquement proposées. le dynamiteur mystérieux qui proteste contre quelque chose, les déchirements armés du couple Bérenger- Cléo, ce magnifique Grand Cros si loyal, buté, bête mais fidèle…

Et la médiocrité rattrape les bienheureux de leur non-existence.
"Fallait-il que je sois lâche pour me féliciter de tous ces renoncements. Je ne trahissais personne, c'est vrai, hors de moi-même. Mais alors moi je me trahissais bien. Je me rognais les ailes. Je m'émasculais tout content. le brave petit Augustin. le brave petit imbécile, tout heureux de sa non-existence."

Bravo aux Editions le Dilettante !
Merci à Adeline Majorel et www.chroniqueslitterairedelarentree.com


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
Commenter  J’apprécie          110
J'ai beaucoup aimé ce livre plein d'humour et de discernement sur les états que peut traverser un adolescent.

Nous ne savons pas à quelle époque a été écrit ce livre posthume, cependant l'histoire doit se dérouler au milieu du vingtième siècle. Il s'agit d'un parcours initiatique d'un adolescent qui va, à la fin de l'enfance, se lier d'amitié avec un de ses camarades de classe beaucoup plus mature que lui, mais cependant totalement dénué de morale. Ce dernier va l'introduire beaucoup trop tôt dans le monde des adultes.
Ces deux lascars vont faire les quatre cents coups; l'un, impulsif dirigera les opérations, le second, admiratif le fera sous le joug de la culpabilité.
Augustin en quelques jours découvrira l'alcool, la désobéissance, les filles, l'amour, l'amitié mais aussi la trahison et la fin de l'innocence.
Ce roman nous montre à quel point un personnage est capable de changer, sous certaines circonstances et aussi les différents masques que nous présentons à notre famille, nos amis ou au miroir de notre conscience. Il en dit long sur la complexité de nos comportements et les moyens de nous libérer des frustrations inculquées par notre éducation.

Un voyage dans l'enfance et la folie d'un adolescent. le style est soigné et toujours d'actualité, le rythme parfait, le ton est juste et les rebondissements nombreux. Un très bon livre pour se souvenir des adolescents que nous n'avons pas été.
Commenter  J’apprécie          00
Etrange objet. Livre perdu, retrouvé par la veuve de l'auteur, qui l'avait négligemment rangé dans la chemise d'une de ses précédents ouvrages. L'histoire est la classique recension du toujours difficile passage de l'adolescence à l'état adulte : rien de révolutionnaire.
Les dialogues entre djeunes des années 50 sont rafraichissants (les filles peuvent être ‘tartes', mais les garçons n'ont pas de temps à perdre avec des ‘mijaurées').
En revanche, Forton situe son action dans sa ville de Bordeaux et sa manière modianesque avant l'heure d'y enfermer ses personnages est fascinant. Pourtant,quand on connaît Bordeaux, hein...
L'action explose par instants dans des tourbillons sexuels assez inattendus qui font contraste avec la trame très classique du reste de l'oeuvre. Oeuvre qui aurait sans doute gagner à être un peu retravaillée, raccourcie, mais qui en l'état mérite vraiment le détour.
Commenter  J’apprécie          10
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"J’aurai donné tout au monde pour que s’arrêta le temps et que se perpétuât cette heure précieuse entre toutes où nous nous retrouvions, chaque soir, tous les trois, et cependant tant de quiétude heureuse ne parvenait pas à satisfaire cette part de moi-même qui réclamait l’aventure, l’inconnu, l’extravagant, le terrible, tout ce que j’imaginais hors d’ici, ailleurs loin de chez nous."
Commenter  J’apprécie          60
"Fallait-il que je sois lâche pour me féliciter de tous ces renoncements. Je ne trahissais personne, c’est vrai, hors de moi-même. Mais alors moi je me trahissais bien. Je me rognais les ailes. Je m’émasculais tout content. Le brave petit Augustin. Le brave petit imbécile, tout heureux de sa non-existence."
Commenter  J’apprécie          20
"Inconsciemment l’on se juge, et par un calcul s’opérant à l’insu de nous-mêmes nous n’offrons nos dévotions qu’aux seuls êtres susceptibles de les accepter."
Commenter  J’apprécie          20
"Je voulais qu’on me fit faire des rêves de débauche, mais projetés dans quelque avenir rassurant. L’immédiat de l’action me glaçait."
Commenter  J’apprécie          20
Il y avait en moi une insatisfaction tenace, et que je n’aurais pu seulement formuler. L’ennui était en moi, mais sous sa forme la plus vague, la moins exprimable. Et je ne m’en plaignais jamais
Commenter  J’apprécie          10

Video de Jean Forton (2) Voir plusAjouter une vidéo
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3664 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}