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Critique de peloignon


La description de l'exécution du régicide Damiens, tirée de la Gazette d'Amsterdam du 1e avril 1757, donne le ton à ce livre, où Foucault entremêle au fil exigeant de sa pensée précise et brillante des images frappantes trouvées ici et là au cours des siècles.
Comme souvent chez Foucault, le titre est trompeur. Alors qu'on pourrait s'imagier que le sujet principal semble être les systèmes de contrôle normatif des populations, il s'agit avant tout d'exposer, en survolant l'évolution des milieux carcéraux, la relation entre le pouvoir et la discipline :
« S'il y a un enjeu politique d'ensemble autour de la prison, ce n'est ... pas de savoir si elle sera correctrice ou pas; si les juges, les psychiatres ou les sociologues y exerceront plus de pouvoir que les administrateurs et les surveillants... le problème actuellement est plutôt dans la grande montée de ces dispositifs de normalisation et toute l'étendue des effets de pouvoir qu'ils portent, à travers la mise en place d'objectivités nouvelles. » (313)
Foucault tente de démontrer que la transition de la société vers la modernité entraîne la formation d'institutions de plus en plus aptes au contrôle disciplinaire des populations. Alors que la punition visait autrefois le physique du coupable, depuis les lumières, la cible a été transférée sur son esprit. Ce n'est plus l'extériorité mais bien l'intériorité qu'il s'agit maintenant de plier au respect des normes établies.
Le tout est écrit avec une froide précision qui convient d'une manière sublime au contenu philosophique et historique du livre.
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