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Critique de CDemassieux


Ce texte reste fondamental pour comprendre notre époque présente, bien qu'il ait été publié dans les années 1970 et que son auteur soit décédé en 1984 – lorsque que l'on parle de surveiller et punir, c'est un comble de mourir cette année-là !
Foucault expose l'évolution de la surveillance et la sanction vers une rationalisation. Il envisage le monde moderne dans la perspective d'une surveillance généralisée. Et malgré les quelque quarante années qui nous séparent de son essai, force est de lui donner raison. L'informatique nous le démontre !
Il explique aussi comment la sanction a glissé de la torture du condamné à l'exécution rapide : on est passé des supplices de Ravaillac ou Damien à la guillotine. Puis, les exécutions publiques ont disparu ; avec elles une excitation au voyeurisme morbide. Au passage, je rappelle aux plus jeunes qu'à l'époque de ce livre la peine de mort est encore en application en France. Elle sera abolie en 1981.
L'espace carcéral aussi s'est rationalisé, comme les espaces hospitalier et de travail, deux lieux où l'on archive et surveille également les individus. S'agissant de l'espace de travail, sa rationalisation atteindra son paroxysme avec la taylorisation, ce découpage des tâches qui transformera l'homme en machine-outil. Pour les prisons, la maltraitance physique du prisonnier s'est muée en privation de liberté.
Autrement dit, l'homme contrôle l'homme, ce qui oblige à repenser la liberté.
Mais la sanction – et c'est maintenant moi qui parle – n'en reste pas moins essentielle pour maintenir un équilibre viable et limiter les instincts individuels. Ne dit-on pas : « Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres » ? L'éducation ne saurait suffire : il faut une répression, raisonnée certes, mais une répression tout de même, pour que les règles de vie en commun soient respectées. Car vivre ensemble – mot aujourd'hui galvaudé, voire perverti – est un jeu qui peut s'avérer dangereux si chacun établit ses lois personnelles sans souci de l'autre.
Toutefois, quelles que soient mes divergences d'opinions d'avec Foucault - sans la prétention d'égaler son savoir! -, elles n'empêchent pas certaines convergences intellectuelles. Car, je le rappelle, Surveiller et punir est un essai majeur.
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