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Critique de belcantoeu


Jocaste (1879)
Ce récit voit se dérouler trois morts tragiques, mais y mêle déjà certaines formes d'humour qu'on retrouvera plus tard dans l'oeuvre d'Anatole France. le premier chapitre s'ouvre sur René Longuemare, chirurgien militaire qui fait des expériences sur les grenouilles pour vérifier ses théories sur la douleur et contredire les stoïciens et Zénon d'Élée. Lui et Hélène Fellaire de Sisac s'apprécient, mais la timidité les empêche de se déclarer, et à l'instar des amours ratées de Tourguéniev, leurs chemins vont diverger. le père d'Hélène la marie alors à un riche Anglais, prototype de l'obsessionnel maniaque, avare et ennuyeux, Martin Haviland, descendant du banquier Haviland. Sous la Terreur, la guillotine était passée par là mais le caissier de la banque, un certain Samuel Ewart, avait pu sauver des documents que le mari d'Hélène passe son temps à rechercher. Il soigne ses rhumatismes avec de la belladone, et son domestique tente de l'empoisonner en forçant la dose de sirop, mais l'épouse découvre la tentative à temps, et malgré son peu d'attachement pour son époux, chasse le domestique qui bientôt tente de se faire passer pour Samuel Ewart afin de toucher le magot, mais pour cela il lui faut d'abord faire disparaitre son acte de décès. Il le réclame en vain à son possesseur, le tue, et est condamné à la guillotine. Entretemps, Haviland meurt pour de bon. Hélène qui a revu son premier amour, est soupçonnée par la rumeur publique, et apprend que Jocaste, épouse mal mariée de Laïos s'est pendue. Elle se pend à son tour. Longuenare tente d'oublier son chagrin, et replonge dans le travail. le récit se termine comme il avait commencé, avec des expériences sur les grenouilles. Ce récit, comme les autres oeuvres d'Anatole France, est disponible en ligne sur Wikisource.
Le Chat maigre (1879)
Ce récit, oeuvre mineure d'Anatole France en 14 chapitres, tire son nom d'une enseigne de la rue Saint Jacques à Paris, comme ce sera le cas plus tard de la Rôtisserie de la reine Pédauque. Beaucoup de personnages pittoresques y défilent auprès de la patronne, la grosse Virginie, parmi lesquels Rémi Sainte-Lucie, fils d'un ancien ministre haïtien qui prépare son baccalauréat sous la direction d'un certain Godet-Laterasse qui lui enseigne davantage Proudhon que les classiques, et Rémi n'obtiendra jamais son parchemin. Ce Godet-Laterasse, créole de la Réunion, est d'ailleurs davantage occupé par la rédaction de son ouvrage monumental, de la Régénération de la société par la race noire.
Rémi trouvera mieux que son baccalauréat : «Remi marchait à côté de Jeanne et regardait les ombres bleues de la nuit descendre des cils de la jeune fille sur ses joues rondes. Elle tourna vers le jeune homme ses yeux frais comme des violettes trempées de rosée, et, laissant voir ses dents sur lesquelles descendait un rayon de lune, elle dit ‘Maman ne comprenait pas du tout, mais pas du tout pourquoi vous étiez parti en voyage en même temps que nous. Mais moi j'ai bien compris que c'était parce que vous vouliez m'épouser'. M. Alidor, resté seul avec son fils, lui dit d'un ton moitié tendre, moitié bourru : ‘Elle est très bien, cette jeune fille. Tu n'en méritais pas une pareille. J'ai eu bien tort de ne pas raconter à madame Lourmel la vie que tu as menée à Paris, polisson'».
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