Citations sur Les Aventures de Boro, reporter photographe : Mademoi.. (7)
A cet instant même, derrière l'une des fenêtres brillamment éclairées donnant sur le parc, la princesse Romana Covasna, authentique descendante de Michel le Brave, prince de Valachie, contemplait ses grands yeux verts dans sa psyché.
Voluptueuse et nue sous son déshabillé diaphane, elle lisait sa propre beauté dans leur éclat de velours et cherchait dans la perfection de ses paupières allongées une raison supplémentaire de s'aimer.
Retardant le moment de quitter son image, elle inclina l'ovale parfait de son beau visage, creusa ses joues d'une ombre mystérieuse, puis s'appliqua longuement à tracer sur ses lèvres si désirables un trait rouge, aigu et lumineux qui mettrait sa sensualité de fauve dangereux à la portée d'un baiser volé.
Elle était la reine de son propre corps, embellissant le monde de son projet de femme.
Ce soir-là, l'homme au Leica glissa vers sa tanière en se jurant d'en savoir plus long. Du moins sa course folle aux trousses de la belle Roumaine venait-elle de trouver une justification supplémentaire. Car il existait bel et bien un mystère Enigma!
Peu à peu, l'instinct de la chasse revenant au galop, germait en Blèmia Borowicz une excitante envie de se rendre à nouveau maître de la mallette.
Ici on a l'impression que Boro est conscient qu'on le lit et nous donne une indication:
"Je disais à miss Donnegal que le jeu ne consiste pas à savoir si je vais mourir ou pas, mais seulement à deviner comment je vais m'en sortir"
L’instant d’après, Blèmia Borowicz, le visage balayé par la crinière de son cheval, galopait dans un désert escarpé. Il allait, farouche fiancé de la vie, évitant les gouffres et les précipices, ignorant encore au-devant de quelles nouvelles déraisons de l’amour il courait en un temps où s’accumulaient sur la lointaine Europe les fureurs de l’Histoire.
Face à l’alignement des plots de balisage de la piste, le Dewoitine commença son «gargarisme », ainsi que venait de l’annoncer non sans humour la voix rocailleuse du commandant de bord. Haletant, grondant, cabré sur ses freins, l’appareil vibra. Ses moteurs étaient lancés à plein régime. Le chuintement de ses carburateurs Solex inversés double corps chercha à s’harmoniser avec les trois voix emplies de tonnerre des moteurs, puis, lorsque les enfers rugissants de la mécanique eurent atteint un degré de perfection voisin de l’absolu, Antoine Ducassous, seul maître à bord, délivra le colosse congestionné de puissance et le lança à l’assaut des nuages.
Le jeune Polonais ignore tout des arcanes liés aux services spéciaux, mais il parle couramment trois langues. C'est la raison pour laquelle il est là: afin de traduire les propos que vont échanger ces messieurs des services secrets. Le Polonais, le Français et l'Anglais. Sans oublier le quatrième personnage, un savant mathématicien qui ne parle ni n'entend. C'est pourquoi Dove est irremplaçable: il sait aussi comprendre et se faire comprendre de ces gens-là.
Quand les pogromistes l'ont abattue, Rosa Biekel, la mère de Dove, n'a pas poussé une plainte ni émis le moindre cri: elle était sourde et muette.