Un homme dangereux

Prise de curiosité pour ce livre depuis le passage de son auteure dans ONPC de Laurent Ruquier, je n'ai pas résisté à son emprunt à la médiathèque. Heureusement pour moi qu'il n'y a pas eu d'achat, je ne l'ai pas apprécié. Je ne comprend d'ailleurs pas les éloges qui lui ont été fait ce soir-là. Qu'y a-t-il que je n'ai pas su voir dans ce roman? L'écriture est passable et le thème évoqué – l'emprise de l'individu et sa destruction par un pervers narcissique, entre autres – n'est pas forcément analysé avec profondeur. J'ai trouvé, pour ma part, que c'était assez superficiel. Qu'est-ce qui fait alors le succès de ce roman? Ne serait-ce pas le déballage d'une intimité partagée avec un homme, ici Benoit Parent, qui serait, dans la réalité, Patrick Besson? Je ne l'aurais, pour ma part, pas reconnu, je ne connais l'homme que de nom et ne m'intéresse ni à ses écrits, ni à ses livres. le « Petit Paris » est lui, par contre, très au fait, il a reconnu l'écrivain dans ce roman. N'est-ce pas dès lors ce qui fait son intérêt ? le voyeurisme n'est-il pas à l'origine de la curiosité? Faut-il encore, pour répondre à cette curiosité, savoir distinguer le réel du fictif. Or, rien de plus compliqué quand le récit est étiqueté « roman ». le jeu est voulu par l'auteure. Emilie Frèche brouille, en effet, volontairement les pistes. Elle fait de la narratrice son double, introduit dans son récit des éléments du réel et fait, par ricochet, poser la question de la vérité. « Qu'est-ce qui est vrai dans cette histoire »? Je me suis toujours demandée à quoi servait ce procédé pour un auteur. Pourquoi jouer avec la frontière? Ne serait-ce pas pour aguicher le lecteur en faisant appel à son voyeurisme? Un auteur, lorsqu'il veut partager une analyse, discuter sérieusement d'un sujet avec son lecteur, n'a pas intérêt à jouer sur les frontières du fictif et du réel puisqu'il ne ferait pas autre chose que perdre ses commentateurs sur la question de la véracité, une question bien superficielle. Quel est donc l'objectif d'Emilie Frèche? Que veut-elle? Faire passer un discours, une analyse sur des thèmes intéressants (le mariage, l'antisémitisme, la domination dans un couple et ce qui va avec sa soumission) ou cherche-t-elle simplement à faire vendre en faisant dans le déballage inintéressant? Question qui reste en suspend tant les deux sont, pour moi, incompatibles…
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