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Critique de Aela


Un sentiment mitigé pour ce livre, bien écrit mais parfois peu convaincant..
L'héroïne du livre présente des similitudes frappantes avec l'auteure: elle a écrit un livre sur l'assassinant de Ian Halimi, martyrisé et assassiné dans des conditions atroces parce que de confession juive, elle réalise des films, intervient dans des lycées et des écoles.
La narratrice est donc une femme brillante, à qui tout semble réussir.
Tout sauf peut-être son couple qui semble battre de l'aile. Son mari a vingt ans de plus qu'elle qui a trente-quatre ans, et il semble se détacher physiquement d'elle. Elle va prendre un amant et va faire la connaissance ensuite de Benoît Parent, un auteur de soixante ans, qui a connu son heure de gloire mais qui a vu son talent se tarir au point de paraître maintenant comme un "has been".
Ce sexagénaire va très vite exercer une emprise très forte sur elle. Leur relation va être rapidement destructrice. Il sait qu'elle est juive et l'abreuve de commentaires antisémites. Elle n'arrive pas à clore leur relation malgré les conseils de son mari cardiologue qui a une attitude très digne et honnête dans cette situation parficulièrement délétère.
La narratrice se comporte comme une adolescente à guetter les textos de ce séducteur sexagénaire pourtant bien peu charismatique.
Elle n'hésite pas à affronter les remarques de son père.
Pour se détacher de cette emprise, la solution qu'elle trouve, c'est l'écriture qui va agir pour elle comme une puissante thérapie.
Elle va donc écrire un livre sur ce Benoît Parent. Ce livre lui permettra aussi d'évoquer la vie de sa grand-mère Dorit, victime d'un collaborateur pendant la guerre. Ce parallèle est certes très audacieux puisque les circonstances historiques sont loin d'être les mêmes.. mais a le mérite d'être intéressant.
Ce qui m'a plus dans ce livre c'est l'évocation des tensions et des conflits dans notre société, qui se sont aggravés depuis les attentats.
Le climat de peur au sein de la communauté juive est évoqué de manière adroite en revanche, j'ai regretté le cadre un peu étroit.
Nous ne sortons jamais de Saint Germain des Prés. Tout est vu à l'aune d'une microsociété que l'on pourrait qualifier de Bobo. Tout est très codifié, les habitudes, les lieux de rendez-vous, les week-ends...
Certains critiques littéraires auraient reconnu l'écivain Patrick Besson dans ce Benoît Parent, mais il faut laisser le lecteur interpréter..
Je reste déçue même si le livre donne une peinture intéressante d'un certain milieu. Manque de charisme des personnages sans doute. le seul personnage réellement sympathique, c'est le mari finalement...bafoué mais très digne...
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