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Critique de bilodoh


Un roman à la sauce historique, un buffet chinois qui manque d'authenticité.

J'étais curieuse d'en apprendre davantage sur cette période particulière de l'histoire de la Chine, le milieu du dix-neuvième siècle, où l'Angleterre et ses alliés ont participé aux « Guerres de l'Opium », des guerres pour avoir le droit de vendre librement de l'opium en Chine. Comme les Occidentaux importaient abondamment le thé et la soie, ils souhaitaient équilibrer la balance commerciale en distribuant cette drogue qui fera de terribles ravages dans un empire déjà décadent.

Si le roman se situe bien vers 1850, la narration fait de longs détours vers l'Europe, avec des personnages nombreux qui ne présentent pas toujours d'intérêt véritable. Ce n'est vraiment pas ce que j'attends d'un roman historique.
Pour détruire sa crédibilité, le volume comporte des erreurs flagrantes, et il ne s'agit pas que de fautes de frappe, des inexactitudes insupportables quand il s'agit d'une oeuvre d'un historien. Par exemple, à la page soixante une note de bas de page dit que « Tang* : nom de la dynastie mandchoue qui régna de 1635 à 1911. » Pourtant, la dynastie mandchoue, ce sont les Qing, la dynastie Tang ayant plutôt régné entre 618 et 907. D'ailleurs, on mentionne plus loin que la famille du sieur Tang dont on parle est en disgrâce, faute de collaborer avec la dynastie régnante. Plus loin, la dynastie Qing devient même mongole plutôt que mandchoue !

Du côté de la romance, on trouve le même genre de bourde, comme à la page 88 où un homme « ne peut s'empêcher de jeter un regard furtif sur la chambre de Barbara et Brandon. Il vit le lit recouvert de tissu vert pomme à petites fleurs roses. », et quelques pages plus loin : « … les conditions d'existence de cette malheureuse Barbara… le lit du couple et sa courtepointe glacée de violet pâle, luisante comme un plan d'eau sous la pleine lune » (p.95). Si on ne peut croire à un cas de daltonisme aigu, cela laisse quand même l'impression d'une certaine négligence…

J'ai poursuivi la lecture en me gardant bien de chercher les erreurs, mais le dépaysement et les anecdotes exotiques sur la tresse des Chinois ou les pieds bandés des Chinoises n'ont pas suffit à garder mon intérêt, non plus d'ailleurs que les histoires d'amour improbables et les frasques sexuelles des personnages.

Il faudra chercher ailleurs une fresque historique digne de ce nom.
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