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Critique de Sarindar


Aucun homme dans L Histoire n'a mieux porté son surnom que Charles le Téméraire, et c'est le grand mérite de Pierre Frederix d'avoir mis cela en évidence en prenant surtout les dernières années de ce personnage comme objet d'étude. Il y est question de la nécessité pour le duc de réunir ses nombreux États et possessions en un ensemble continu, logique imposée par l'héritage reçu de Philippe le Bon, père du Téméraire. Tout commence avec le siège de Neuss, puis c'est l'agression des cantons suisses en 1476. Charles y met les moyens : son armée est puissante et moderne, il dispose d'un parc d'artillerie important et d'une cavalerie sans équivalent, mais il est présomptueux et trop sûr de sa puissance. A Grandson, cette suffisance est mise à mal par les forces réunies par quelques cantons qui acceptent de faire cause communique contre les Bourguignons. L'armée du Téméraire y est humiliée et le duc perd sur place une partie du trésor ducal qui suit Charles partout. Puis c'est un peu plus tard une deuxième défaite, bien plus cinglante que la première : Morat est le tombeau de l'armée du Téméraire.
Un an plus tard, le duc de Bourgogne aborde le siège de Nancy en position de faiblesse face au duc de Lorraine. Il y laissera la vie et l'imagerie le représente dévoré par les loups et à moitié reconnaissable après cette mort atroce.
Voilà où le conduisit un orgueil démesuré.
Louis XI, roi de France, sut triompher de lui sans trop s'exposer sur le plan militaire : il se rappelait la dure leçon inaugurale de la bataille de Montlhery, où il avait failli tout perdre, au début de son règne, mais où il avait su aussi tenir bon et rester maître du champ de bataille ; il se souvenait aussi de l' imprudence commise en acceptant de rencontrer, à Péronne, Charles le Téméraire, qui n'allait pas craindre d'y retenir prisonnier le roi, quand on apprit que ce dernier n'était peut-être pas innocent dans la révolte des Liégeois. Fort de ces difficiles expériences, Louis XI ne commit plus aucune imprudence. Il aida les autres dans leur lutte contre cet ancien compagnon de jeunesse devenu son plus redoutable ennemi. Cet art de faire agir les autres sans trop bouger lui-même et de les laisser éliminer l'adversaire commun valut au roi Louis XI le surnom bien trouvé d' "Universelle Aragne".
Le fastueux et trop fat Charles le Téméraire avait perdu la partie face a un roi retors, rusé, et dont l'action était plus efficace que celle d'un duc de Bourgogne qui avait joué inutilement au preux chevalier.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010).
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