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Critique de RosenDero


Louis Barthas, soldat mobilisé de 1914 à 1918 tenait un journal de tranchées. Une fois la guerre finie, démobilisé, il mettra ses écrits au propre, sans jamais chercher à les diffuser ou les rendre publiques. Ce n'est qu'à partir de 1977-1978 que ses écrits vont refaire surface et connaître une diffusion plus large. de là, tous les patriotes et militaristes crieront au scandale et à la falsification ; mais les témoignages affluent et concordent, ce que Barthas mentionne ne fut pas isolé, partout les soldats exécraient la guerre et leurs dirigeants bornés, souvent ils cherchaient à éviter le combat, parfois ils fraternisèrent avec des soldats allemands victimes des mêmes fous militaristes.
Car c'est là un récit profondément antimilitariste, pacifiste et humaniste que nous livre Louis Barthas. le lecteur sera effaré par les décisions militaires ineptes et leurs conséquences sur les simples soldats ; de la prise coûte que coûte (en vies humaines) d'une bande de terres, à la mauvaise gestion de l'artillerie (pilonnant et tuant dans ses propres rangs) en passant par les ordres et contre-ordres et les mensonges aux hommes dans l'espoir qu'ils ne découvrent le contenu de leurs ordres qu'au dernier moment, trop tard pour reculer.
Voici pour les Carnets de guerre de Louis Barthas, dont nous trouvons ici une adaptation en bande dessinée. C'est, pour le coup, un véritable roman graphique où il n'y a quasiment aucun dialogue mais les extraits du roman éponyme sur plus de 270 pages d'un ton sépia et d'un dessin crayonné très expressif.
Le côté graphique apporté par l'adaptation permet au lecteur de visualiser un texte parfois difficile à suivre tant les mouvements de troupes sont nombreux et les nuances militaires obscures (on se demande bien pourquoi les "informations historiques nécessaires [pour que le lecteur soit] équipé pour suivre l'écrivain et son dessinateur" ont été placées en fin du livre et non au début... car tout le monde ne comprendra pas forcément (et n'ira pas se renseigner) sur les grades militaires ou l'argot de la guerre, et, pour ceux-là, la lecture sera d'autant plus laborieuse.
Bref, un récit adapté remplissant l'objectif de montrer les horreurs et l'absurdité de la guerre, mais d'une densité telle qu'il ne correspond pas aux canons de la BD et doit être appréhendée d'avantage comme un roman illustré.
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