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Critique de Marmara



Ami lecteur. Si tu envisages de lire ce livre, ou que d'aventure tu en entreprends un jour la lecture, tu n'y trouveras ni matière à palpiter de frayeur, ni, même s'il est question de jambe fraichement inhumée et découverte par le gardien d'un monastère inhabité, niché dans les collines et loin de toute civilsation, une enquête menée tambour battant. Cependant, tu n'en seras pas déçu.
René Frégni t'invitera à l'apaisement, à t'isoler du tumulte du monde, et avec la poésie de ses mots, il t'amènera à un de ces états contemplatifs, auxquels il nous est si difficile de nous abandonner.
Convié par cet amoureux de la nature, tu entendras le chuchotis de la Durance, rivière dans laquelle jeune garçon il s'ébaudissait, et dont il se souvient en ces termes : "Je sentais l'odeur de l'eau, entre les saules et les roseaux, cette belle odeur verte". Cette rivière dont il parle comme il parlerait d'une adolescente que jadis, il aurait étreinte : "Entre ces deux ponts, elle est un corps de jeune fille que j'ai parcouru, caressé, découvert. Je connais la moindre de ses courbes, ses muscles, ses mystères, ses caprices, sa respiration, la puissance soudaine de ses désirs".
La plume de René Frégni est d'une grande douceur. Pareille à un murmure, elle t'effleure l'oreille et te susurre de porter un regard plus attentif sur les merveilles de la nature.
Tu feras la connaissance de Solex, petite chatte blanche oh combien attachante, trouvée non loin du monastère dont le narrateur est le gardien. Cette petite boule de poils qui accordera ses pas aux siens, sa solitude et sa vie à la sienne, sera prénommée "Solex", en souvenir de son solex sur lequel, naguère, il parcourait les routes de sa provence bien-aimée, "le pays bleu".
René Frégni te parlera d'amitié, d'amour, de nuages, de ciel et de couleurs, mais il évoquera également le temps qui passe. "La vie avait filé de vallée en vallée, sans m'en apercevoir j'avais vieilli, avant de revenir dans ce vallon oublié des Basses-Alpes".
La vieillesse, que nous redoutons tant, serait-elle vaine ? Peut-être est-elle le prix à payer pour que nous nous détachions de toute futilité, et que nous apprenions, enfin ! À poser sur le monde un regard émerveillé, celui de notre enfance , celui qu'a su garder René Frégni.


















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