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Critique de esmeraldae


Quand on est gosse, on rêve de notre futur métier. Mais pas un instant on s'imagine que ça peut être dur. Ex journaliste payée à la pige, Emmanuelle Friedmann a trouvé un boulot de rédactrice dans l'Entreprise. Salaire fixe, CDI, ce que tout le monde cherche en ce moment. Pas facile dans ces cas-là de claquer la porte quand ça se passe mal. Un boulot de merde et l'obligation de rester pour survivre. Dur.



Emmanuelle Friedmann nous raconte son année passée au milieu de cette ambiance du tout à chacun, de surveillance. Elle nous parle de cette entreprise qui n'est pas sans rappeler celle d'Amélie Nothomb dans Stupeur et tremblements.



Elle dresse un portrait profond et acerbe de ce lieu de travail où tout le monde fait sans faire, où il faut espionner l'autre tout en étant martyr.



Avec humour et brio ; elle nous réconcilie avec le monde du travail en nous faisant entrevoir un espoir, on n'est pas seul à souffrir. Elle fait maintenant un métier qu'elle aime.



Je sors d'un CDD dans une entreprise où chaque matin, j'allais à reculons. Je n'aurais pas pu faire un jour de plus. Entre ma collègue qui ne sait faire que des erreurs mais accuse toujours l'autre, ma bosse qui me gueule dessus à peine arrivée parce que figurez-vous la veille elle était en caisse et le rouleau de CB était vide et elle a du le changer devant des clients ! Bien sûr c'était ma faute alors que le vrai coupable était son mari ! Mon expérience rejoint là celle d'Emmanuelle Friedmann. Il y avait un vrai manque de communication. Ils ne savaient pas parler mais toujours se plaindre, gueuler, accuser l'autre etc.

Enfin bref avant et après ce boulot, j'ai eu la chance de travailler dans un autre lieu où le bonheur rime avec travail, où le patron vous apporte les croissants le matin et le thé avec le chocolat l'après-midi. Vous connaissez beaucoup d'endroit comme ça ? Moi non et à mon avis on n'en rencontre qu'une seule fois dans une vie ! Je n'ai donc plus d'espoir de retrouver un lieu comme ça.



Le seul défaut de ce bouquin, c'est qu'on ne voit pas les aspects positifs de son travail. Mais je lui pardonne parce que moi-même je les ai oubliés.



* « Mais les salariés se sentent en danger lorsqu'un nouveau arrive. Il pourrait rompre l'équilibre qui s'est installé entre les gens, mettre en lumière les manques, les incompétences, ou mettre le doigt sur des tâches que tout le monde a tacitement laissés de côté ». Vous aussi vous avez connu ça?

* Après avoir bossé dur, le résultat est là et Emmanuelle Friedmann fière de son boulot va voir sa chef et lui dit « elles sont sympas, nos plaquettes !

Elle s'arrête, me fusille du regard et me répond :
-J'aime pas trop le papier ».

Pour toutes les fois où vous étiez fier de votre travail et où par jalousie certainement on ne vous l'a pas dit ou dénigrer votre oeuvre!

* Elle se heurte aussi à ses capacités qu'elle ne peut exprimer librement car elle doit toujours en référer à sa hiérarchie. Elle a les compétences mais ne peut les appliquer.

* « Denise Muguette […] n'accepte l'excédent de nourriture que lorsqu'elle est certaine que ses supérieurs hiérarchiques ont validé sa requête ».

Emmanuelle Friedmann soulève aussi la question de Facebook, de votre intimité et des amis que vous devez ou non accepter. Dire oui un membre du boulot et raconter que ce que vous faites dans l'entreprise vous ennuie, peut vous retomber dessus.

Je n'ai pas facebook et ne veux pas l'avoir. Pourquoi l'aurais-je ? Espionner les gens pour savoir ce qu'ils font ? Dire du mal d'eux ou de leurs amis sur leurs murs ? Regarder leurs soirées beuveries ? Répondre à des questionnaires idiots ? Non merci, je ne vous suivrez pas là dedans.
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