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Critique de Meps


Si on fait des recherches pour trouver un roman traitant de l'alpinisme, on tombera rapidement sur ce Premier de cordée, en tout cas côté roman français. Un classique de la haute-montagne, et le mot n'est pas usurpé puisque le livre date de 1941. Et si l'expression qui donne son titre au livre existait avant sa sortie, il a totalement contribué à la populariser. Il est sans doute à la source de son utilisation de matière métaphorique à l'heure actuelle, pour désigner celui qui dirige et mène le cap... comme aime à l'employer notre président pour signifier qu'il est avant tout pour ceux qui mènent la danse... et l'escalade... Attention néanmoins à la chute, car Frison Roche nous le montre bien dans son livre, rien n'est sûr dans une cordée !

Un classique de la montagne écrit depuis Alger, c'est original. C'est moins incongru qu'il soit écrit par un alpiniste confirmé qui a pu ainsi puiser dans ses propres souvenirs. Et l'histoire nous le fait rapidement comprendre, on sent que l'auteur maîtrise parfaitement les termes techniques et qu'il n'a pas simplement fait des recherches dans les livres. le rendu de l'expérience est très réaliste et on est immergé tout du long dans la réalité des expéditions. On est néanmoins pas toujours noyé dans les termes trop précis puisque l'auteur sait aussi restituer l'émotion face aux magnifiques paysages ainsi que les us et coutumes des gens de la montagne.

A l'image d'un James Albert Michener qui avait su me faire comprendre, sans forcément le soutenir, la passion des toreros pour la corrida, Frison Roche nous invite à la folie de ceux capables de risquer leur vie pour aller planter un drapeau sur un pic inviolé ou même juste pour être les premiers à l'atteindre par un côté particulier. A la différence qu'ici c'est le plus souvent leur seule vie qu'ils risquent... Repousser ses propres limites, atteindre à la gloire dérisoire mais si grisante des sommets, c'est à tout cela que nous invite l'auteur.

Et pour cela il passe très rapidement par le drame, pour nous confronter immédiatement à la violence que peuvent représenter ces blocs figés de pierre et de glace. Même si figé n'est peut-être pas non plus le terme exact, quand on pense aux avalanches et aux glissements inexorables des glaciers. Les courts repos que les escales dans les gîtes offrent ne sont que des pauses avant de rejoindre l'étape toujours plus extrême qui suivra. Même les pauses bucoliques sont remplies d'affrontements bovins, toujours pour savoir qui sera la meilleure, à se demander si c'est l'homme qui imite la bête ou l'inverse parfois.

Au final, et comme souvent quand il se confronte à la nature, c'est une définition de ce qui fait son humanité que chaque être vient rechercher.
La deuxième partie, tout en réflexion sur le handicap physique et psychologique mis en parallèle, est très parlante et parvient à l'universel en abordant pourtant le monde très fermé des grands sommets.
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