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Critique de missk_paris


Quel livre étonnant que ce premier roman de cette autrice québécoise, ou quand une fable animalière sert à illustrer les aliénations engendrées par nos sociétés libérales.

Diane a grandi sur l'Isle-aux-Grues, à quelques encablures de Québec, une petite île sauvage où tout le monde se connaissait, où elle vivait heureuse auprès de ses parents et où elle connut Eugène, un jeune garçon passionné par les animaux en voie d'extinction.

Diane a quitté l'île et n'a pas revu ses parents depuis quinze ans. Elle n'a aucune vie sociale, compte tout, les dossiers réglés, les mails envoyés, la distance entre son appartement et son travail où elle se rend sept jours sur sept, se nourrit de pas grand chose le plus vite possible et se couche, non sans avoir vérifier plusieurs fois que la porte est bien fermée, puis s'endort en ressassant ce qu'elle a fait dans la journée et qu'elle aurait pu laisser échapper. C'est ce qu'on pourrait appeler une workaholic insatisfaite.

Alors pour faire mieux et surtout plus, elle décide de se faire greffer le gêne du lièvre d'Amérique, un des animaux qui dorment le moins. Les effets ne tardent pas à se faire ressentir ; ils ne sont juste pas ceux attendus.

L'histoire est un brin loufoque mais nous questionne sur nos sociétés à la recherche du culte de la performance et du surpassement, au risque de s'oublier et de faire un burn-out. le grain de sable dans la machine bien huilée des diverses manipulations aura-t-il raison de ce monde absurde ? Je vous laisse le découvrir par vous-même !

Ce premier roman est relativement court (un peu plus de cent pages), mais sa construction est particulièrement intéressante. Une écriture bien distincte pour délimiter chaque séquence : l'étude scientifique du lièvre d'Amérique, Diane qui se remémore son enfance sur l'île (je), Diane tel un sujet d'étude après son opération (elle) et enfin la vie sans répit de Diane écrite à la chaîne, sans ponctuation, comme pour marquer le rythme de folie auquel elle se contraint.

Un regret ou plutôt une frustration : ce roman aurait mériter quelques pages supplémentaires sur ce qui a mené Diane à ce culte de la performance, mais bon il a l'excuse d'être un premier roman, et on lui pardonnera aisément.
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