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Critique de YvPol


Autant prévenir tout de suite, il vaut mieux avoir l'estomac bien accroché pour résister à la description du cadavre de la quatrième victime, et ce, dès les premières pages. Mais, finalement, je ne sais pas par quel miracle l'auteur réussit l'exploit de faire passer cela assez aisément. Un peu comme ces gens qui savent raconter des blagues dégueulasses qui font rire tout le monde alors que si j'en raconte une à moitié moins sale, je vais me faire huer ! Sans doute, ce qui fait passer la cruauté, c'est l'humour -noir évidemment- présent dans ce bouquin. Certaines situations, très visualisables, sont irrésistibles, comme cette chevauchée de Marco dans un champ, poursuivi par une vache, voire même cette nuit où accoutré de son T-shirt de Superman -j'en ai un moi aussi, tout neuf, que j'arbore fièrement, mais je ne me sens pas l'âme d'un super héros, trop épuisant- il sauve une famille d'un détraqué. C'est ce que j'ai aimé dans ce roman, à la fois, une partie franchement glauque, terrible, des gens qui ne vont pas bien, tant le tueur, évidemment un grand malade que le flic, un peu dépressif voire beaucoup par moments, et tout cela est présenté avec une bonne dose d'humour, des situations décalées, des personnages loufoques. Ajoutons à cela une petite dose de paranormal, d'ésotérisme, bienvenue pour alléger encore le propos, une communauté post-hippie à l'hôtesse d'accueil charmante, une rivalité entre flics, et l'Inspection Générale des Services qui attend de Marco qu'il fasse les pires infractions au règlement, histoire d'entrer au Guinness autant lui qu'eux et de pouvoir dire : "je le connais, j'y étais !", ...
Lecture facile, texte très dialogué avec des réparties savoureuses, des situations très drôles, d'autres beaucoup moins, mais avec souvent un trait d'humour. Les chapitres sont courts, ça donne du rythme à un livre qui n'en manque déjà pas. L'écriture est efficace, à la fois glaçante mais avec toujours le mot ou les mots qu'il faut pour faire descendre la tension. En l'ouvrant, j'ai regardé comme je fais toujours, le nombre de pages, 354. Bon, quelques jours, je me suis dit. Tu parles Charles ! Une seule journée -bon d'accord un samedi peinard- et une longue soirée, jusque tard dans la nuit. Attention donc, risque de dépendance !
Ce formidable polar commence ainsi :
"La fille était morte quand elle a été violée. Et ça, c'était la bonne nouvelle. Quand l'information en provenance du bureau du médecin légiste s'est répandue dans les bureaux, les visages ont pris un air soulagé."(p. 11)

PS : Je découvre là en même temps, le Passeur éditeur et Alain Gagnol qui n'en est pourtant pas à son premier roman, et qui multiplie les talents, figurez-vous qu'il est aussi le co-réalisateur d'un film d'animation que j'ai beaucoup apprécié -et que je vais sûrement revoir, ça m'a donné l'envie, il faut que je trouve le DVD-, Une vie de chat. Si vous hésitez, n'hésitez plus, lisez le roman et regardez le film !
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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