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Critique de entre_les_lignes_de_lucie


NUIT D'ORAGE A HAUTERIVES.

On s'éblouit de la beauté de Hauterives, on se projette, on s'effraie, on se questionne et on sait sur quoi va déboucher ce récit : à Lyon, en 1954, sous une nuit d'orage, alors que la fête bat son plein, un cadavre est là, sur le sol. Dès lors, des questions me hantent : qu'est-il arrivé, à qui, comment, pourquoi ?

ACTE I. Hauterives est une villa qui s'offre à ceux qui savent la trouver, perdue dans les sublimes descriptions de l'autrice. Je suis envoutée, elle domine, tout en étant à l'abri de tout. de tout, vraiment ? La famille Bellamy y a bâti son royaume...

La maison vit, ressent, s'exprime et nous offre d'abord les joies et la légèreté des vacances et de l'été, des rires qui se déversent aux quatre vents… la jeune génération va s'amuser, l'été et l'avenir leur tendent les bras.
Éléonore et sa cousine Hortense, bien différentes, sont toutes les deux passionnées et rêvent d'intégrer une prestigieuse école de mode.
Adèle, la soeur d'Éléonore, rédige sa thèse et fait l'honneur de son père.
Gabrielle se sent un peu à part, seule dans tout ce monde, elle aime la simplicité et la musique.
Virgile lui, est un ami précieux de la famille.
Et puis il y a Céleste, une jeune fille qui vit dans l'ombre, celle d'un grenier dont elle a fait son royaume, celle qui rêve les yeux tournés vers Hauterives, celle qui obtient un poste de domestique.
Enfin, il y a Naïa, une jeune artiste peintre désireuse de trouver un mécène, d'intégrer la cour des grands, la cour de la maison de Hauterives aussi…

ACTE II. Ce roman, on le lit comme on admire un tableau, on s'en délecte des détails, on s'abreuve de sa poésie, du ronron des machines à coudre et on oublie presque ce prologue… jusqu'à ce que l'été nous étouffe, nous déconcerte… telle une lente combustion, j'ai progressé entre les lignes, voguant entre des sentiments contradictoires, jusqu'à ce que tout semble griller sous le soleil ardent. Tout. La légèreté de l'été a disparu et les mots s'embrasent pour raconter les secrets ou les taire, les laisser deviner. Aux secrets s'accrochent les jalousies, les non-dits, les disputes, les relations intergénérationnelles et l'amour…

ENTRACTE. Courte… je ne peux pas souffler, ni me rafraichir. Désormais je sais. Mais pas tout, non.

ACTE III. Comment l'orage va-t-il conclure l'été le plus lourd de cette décennie ? La situation est glaçante malgré la chaleur et la fin… Non, je ne vais pas tout simplement vous révéler la fin.

Épilogue. Une brise gelée.

J'ai adoré ! L'autrice s'attache à mettre à l'honneur l'aura d'une jeune femme à travers ses particularités, à travers le regard des autres personnages, et puis elle fait s'écrouler le château de cartes.
Le plaisir de créer, les douceurs de l'été et des vacances, la légèreté de la jeunesse… par l'évocation d'innombrables petits moments d'abord délicieux puis humiliants, dérangeants, décevants… Juliette … nous invite à prendre part à ce décor, à cette histoire complexe où se mêlent avec brio les rêves, l'amour, l'amitié, le mystère. Captivant.
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