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Critique de LauraLesmotsdesautres


Nuit d'orage à Hauterives apparaît comme une pièce de théâtre, un huis clos avec pour seul et unique décor la Villa Hauterives située en plein coeur de Lyon. Chaque été s'y retrouvent les membres de la famille Bellamy venus profiter de la demeure du patriarche et notable, Serge Bellamy. Ses trois enfants, Nathalie, Edouard et Bertrand ainsi que ses petites filles chéries Gabrielle, Adèle, Eléonore et Hortense. Les quatre cousines entretiennent depuis leur plus tendre enfance un lien très fort qui s'épanouit sous le soleil lyonnais année après année. Une véritable parenthèse entre baignades et soirée grandiloquentes pour les jeunes femmes qui fantasment leur vie future tantôt professeur de littérature, tantôt créatrice de mode renommée. Pendant ces deux mois d'une saison placée sous le signe de l'épanouissement des sens, elles profitent pleinement de ce que l'héritage Bellamy a à leur offrir : l'oisiveté et l'insouciance. Deux richesses offertes aux enfants bien nées et les quatre cousines le sont. Il n'y a pas un lyonnais à la ronde qui ne connaisse le nom Bellamy, qui n'admire la villa Hauterives, qui ne cherche à les côtoyer de près ou de loin. Mais il y a un membre de cette riche famille qui attire les regards plus que les autres. Eleonore Bellamy est définitivement la reine de la ruche, celle qui souffle le froid et le chaud. Hautaine, détestable, dédaigneuse, capricieuse ... J'ai détesté au plus haut point ce personnage. Elle est d'une beauté sans conteste et que beaucoup lui envie mais sans réel talent particulier. Ce défaut l'incite depuis toujours à briller par sa beauté pour compenser une déficience intellectuelle la rendant imbue de sa personne. Elle n'hésite pas à user et abuser de ses charmes pour arriver à ses fins avec les membres de sa propre famille, ses amis et tous ceux qui gravitent autour d'elle. Il y a celles et ceux qui ont compris son petit jeu et les autres qui vivent uniquement pour respirer le même air qu'Eléonore Bellamy et obtenir quelques secondes de considération. Ce roman nous raconte les jours qui s'étiolent à Hauterives, les relations familiales qui se délitent, les rancoeurs qui macèrent et qui rongent, le courage des uns, la résilience des autres mais l'autrice porte son projecteur sur ce personnage tout particulièrement comme étant la clé de tout. La clé qui ouvre les portes de Hauterives à Céleste, une jeune femme sans le sou, issue d'une famille pauvre, touchée par le malheur et qui doit subvenir aux besoins des siens. Alors quand on lui propose un emploi à la villa, son regard s'illumine et elle saute sur l'occasion pour pénétrer dans ce décor de rêve, dans cette famille de rêve qu'elle voit depuis la fenêtre de sa chambre mansardée. Et quand deux milieux se confrontent, quand l'espoir d'une rencontre vous transcende, la passion peut vite embraser la main qui l'effleure de trop près. J'ai adoré ce roman où il est facile de pleinement se projeter. Une projection aisée par un huis clos se concentrant sur la villa Hauterives dépeinte en toute immersion. Les personnages ont chacun un caractère bien appuyé. J'ai eu cette sensation d'être plongée dans un Cluedo littéraire entre un policier à la Christie et un cosy mystery auquel on ajouterait une jolie pincée d'histoire familiale. le rythme est intense en prise avec une temporalité estivale restreinte offrant une vivacité perpétuelle absolument délicieuse.
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