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Critique de Lazlo23


Située dans les Rocheuses, aux confins du Colorado, du Wyoming et du Nebraska, la prairie qui donne son nom au roman de James Galvin est un monde encore intact (on est dans les années 1980), peuplé de coyotes, de castors et de wapitis, mais aussi d'une poignée de femmes et d'hommes durs à la peine, comme à la glace ou au blizzard. C'est leurs destins croisés que le narrateur s'attache à faire revivre, au gré de ses souvenirs, et sans grand souci de la chronologie. Tous sont âgés, et forment un trait d'union entre la modernité, qui frappe à la porte, et l'ancienne Amérique de la frontière et des pionniers, à laquelle appartenaient leurs parents.
Avec leur mort, c'est tout un monde qui est menacé, et tout un mode vie, fondé moins sur la réussite sociale (presque tous sont restés pauvres) que sur l'entraide et l'empathie : empathie avec les êtres vivants, avec les choses, la neige, le vent et le cosmos. « Lyle m'a dit, écrit James Galvin, que pendant les nuits d'hiver les plus froides et les plus immobiles, chaque étoile faisait entendre sa propre musique. » 
Peu à peu, une image s'impose, celle du paradis perdu, ou en passe de l'être. Sur celui-ci règne Lyle, vieux démiurge rustique dont les mains fabriquent des charpentes, des granges, des machines agricoles, et aussi des bijoux inutiles : « Je pense à Lyle qui fabrique une paire de boucles d'oreilles en argent et en agate sans une fille à qui les offrir. »
Comme « Winter », de Rick Bass, auquel il fait parfois penser, « Prairie » est un roman superbe, dont les pages inspirées constituent souvent de véritables poèmes en prose.
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