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Michel Gresset (Traducteur)
EAN : 9782226128041
290 pages
Albin Michel (02/11/2001)
4.02/5   33 notes
Résumé :
Livre culte aux États-Unis, Prairie, du poète James Galvin, s'inscrit dans une grande tradition littéraire américaine, de Henry Thoreau à Annie billard.
Le personnage principal, c'est une prairie située dans les Rocheuses du Colorado. Une terre dont Lyle, vieil homme issu d'une famille de ranchers, perçoit les moindres murmures. Avant lui, deux générations d'hommes y ont connu la neige, le vent et le soleil, et leurs existences, à la fois violentes, chaotique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Située dans les Rocheuses, aux confins du Colorado, du Wyoming et du Nebraska, la prairie qui donne son nom au roman de James Galvin est un monde encore intact (on est dans les années 1980), peuplé de coyotes, de castors et de wapitis, mais aussi d'une poignée de femmes et d'hommes durs à la peine, comme à la glace ou au blizzard. C'est leurs destins croisés que le narrateur s'attache à faire revivre, au gré de ses souvenirs, et sans grand souci de la chronologie. Tous sont âgés, et forment un trait d'union entre la modernité, qui frappe à la porte, et l'ancienne Amérique de la frontière et des pionniers, à laquelle appartenaient leurs parents.
Avec leur mort, c'est tout un monde qui est menacé, et tout un mode vie, fondé moins sur la réussite sociale (presque tous sont restés pauvres) que sur l'entraide et l'empathie : empathie avec les êtres vivants, avec les choses, la neige, le vent et le cosmos. « Lyle m'a dit, écrit James Galvin, que pendant les nuits d'hiver les plus froides et les plus immobiles, chaque étoile faisait entendre sa propre musique. » 
Peu à peu, une image s'impose, celle du paradis perdu, ou en passe de l'être. Sur celui-ci règne Lyle, vieux démiurge rustique dont les mains fabriquent des charpentes, des granges, des machines agricoles, et aussi des bijoux inutiles : « Je pense à Lyle qui fabrique une paire de boucles d'oreilles en argent et en agate sans une fille à qui les offrir. »
Comme « Winter », de Rick Bass, auquel il fait parfois penser, « Prairie » est un roman superbe, dont les pages inspirées constituent souvent de véritables poèmes en prose.
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Il est loin d'être l'écrivain des grands espaces le plus connu mais il mérite une place aux côtés d'Harrison, de Rick Bass ou de O'Brien
Je vous engage à travers ce récit à faire connaissance avec lui, si vous êtes séduit vous pourrez ensuite lire Clôturer le ciel un roman que j'aime beaucoup également.
Ce n'est pas l'histoire d'une personne mais celle d'un lieu : la Prairie, une terre perdue aux confins du Wyoming, du Nebraska et du Colorado.
A travers « une litanie d'épisodes météorologiques » l'auteur nous fait vivre dans cette nature magnifique et plus que rude.
Une galerie de personnages qui ont vécu, travaillé et qui sont morts sur cette terre mais dont ils ne furent jamais réellement propriétaires, la nature rappelant ses droits à chaque saison.
Deux ou trois personnages émergent, Lyle qui est né « dans une maison faite de terre. On dirait une tombe avec un toit dessus ». Sa famille vit là comme dans des « terriers chauds et sombres ».
Lyle qui a tenu bon, il a racheté sa terre à Appleton Worster, pour ce dernier l'expérience a mal tourné, et il a finit par se construire une maison.
Lyle c'est un sacré bonhomme, il a des mains énormes mais peut faire preuve d'une grande douceur et avec le dessus de son énorme index « caresser doucement l'hirondelle sous la gorge ».
« Bientôt quarante ans que j'ai les yeux fixés sur cette foutue prairie » mais pas question de la quitter.
C'est un drôle de personnage ce Lyle, il écume les bibliothèques et après avoir épuisé celle de Laramie il se fait envoyer des livres depuis Denver car « Il aimait Homère, Tolstoï, Dickens, des histoires qui racontent ce que font les gens. Il n'aimait ni Dostoïevski ni Faulkner. »

Venez vous perdre dans cette prairie, voir ce pays où les castors sont de très bons ingénieurs en hydraulique et où Ray doit s'efforcer d'être meilleur qu'eux, faire connaissance avec Frank qui boit trop, avec App inconsolable, Clara qui tient son journal.
Ces hommes tellement durs à la tâche qu'en cas de maladie ou de blessure le médecin doit multiplier par dix l'importance des symptômes pour être près de la réalité.
Vous allez tomber amoureux de cette prairie qui l'hiver est engoncée dans son manteau de neige où les vies sont parfois éclatées par le froid, interrompues par la nature qui se fait démon et où l'homme livre un combat perdu d'avance.
Et puis quand on lit : Laramie, North Platte river, on est immédiatement transporté au pays des westerns et on rêve de rencontrer Jéremiah Johnson !
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Galvin est avant tout un poète, Prairie est donc son premier roman, sorti il y a un peu plus de 10 ans aux USA, et traduit en français très tardivement, en 2001 je crois. Outre-Atlantique c'est un livre culte, encensé entre autres par Jim Harrison, et il est facile de comprendre pourquoi. Je crains bien en revanche qu'il ne soit jamais considéré comme un livre culte ici, mais cela est également prévisible. C'est pourtant un fort beau livre, dédié aux habitants de cette prairie, quelque part dans les Rocheuses, et qui, sur plusieurs générations, ont eu la folie de s'accrocher à ce morceau de terre qu'ils aiment par-dessus tout.
Il y a Lyle, le doyen, qui meuble sa solitude en fabriquant toutes sortes d'objets, le vieux App qui ne s'est jamais remis de la mort de sa femme, Franck qui boit trop et en mourra, et Ray, et le narrateur himself, James Galvin qui regarde vivre tout ce petit monde, farouche et isolé. Ces hommes et ces femmes doivent lutter contre les hivers rigoureux, la solitude et faire corps avec cette prairie car c'est elle la plus forte. Elle rend les hommes fous (certains se suicident), elle peut tuer (d'autres meurent de froid, perdus dans la neige, ou crèvent d'isolement) mais tous s'accrochent et restent.
Quelques bémols à mon enthousiasme cependant, comme par exemple les trop longues descriptions consacrées à la construction de cabanes en rondins, qui doivent être une mine de renseignements pour tout charpentier et menuisier amateurs, mais ennuyeuses pour le commun des lecteurs, une omniprésence de la voiture, composante essentielle de la culture américaine, mais qui vient quelque peu gâcher l'esprit du roman, où malgré les affirmations du quatrième de couverture, la faune et la flore ne sont pas si présentes que ça. (quelques allusions aux castors et coyotes, sans plus).
Objectivement, je dirai donc que c'est un bon livre, même si j'ai personnellement préféré, dans le même genre, "Winter" de Rick Bass, ou "la consolation des grands espaces" de Gretel Erhlich.
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James Galvin nous raconte sa prairie, ce coin reculé sur la frontière du Wyoming et du Colorado, battus par les vents, enfouis sous les tempêtes de neiges ou baignés par un grand soleil estival.

A travers la vie de quelques personnages,plusieurs générations, différentes époques ; sous formes de petites chroniques et de souvenirs, l'auteur évoque son personnage principal : cette prairie.
Il y a Lyle, le génie de la menuiserie, bien seul dans sa maison isolée, et puis Frank, le rancher malade, Ray un peu trop porté sur la bouteille, et puis Clay, App, Clara et bien d'autres... Des familles, des amis, des ennemies de différentes générations mais aussi des castors, des pumas, toutes sortes d'oiseaux, tous ont en commun cette prairie, ce petit coin américain.

Un roman poétique au plus près de la nature, de sa faune, de sa flore, de ses tourments météorologiques et de ses hommes authentiques et sauvages.
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Présenté comme un livre culte, il m'a surtout paru ennuyeux .... et trop long. L'idée de la prairie comme personnage centrale était bien séduisante, mais finalement, ce sont surtout les hommes qui s'agitent tout autour qui retiennent l'attention. Dépassé et vieilli.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Frank a dit : « Oui, on est souvent à cheval. Il y a des ranchers qui ont essayé de se passer dees chevaux en utilisant des 4X4, des hélicoptères, que sais-je encore. Mais il se trouve qu'on ne peut pas élever du bétail sans les chevaux. Pas dans ce pays, en tout cas. Les chevaux, ça coûte pas cher, ça demande pas beaucoup d'entretien, et ça va dans des endroits où on peut pas aller avec un véhicule. C'est justement les endroits où les vaches aiment aller.
« On est donc à cheval tout l'été, à surveiller le troupeau. On est à cheval quand on fait passer les vaches d'un pâturage à l'autre, bien entendu. Quand on fait les foins, à l'automne, on est souvent à cheval. On est à cheval quand on les marque, au printemps, et quand on les trie et qu'on leur fait le test de la gestation, à l'automne.
« Quelquefois, après la fenaison, on a un peu de temps libre. C'est à peu près la seule période de l'année où il n'y a pas grand-chose à faire avant de rentrer les foins, d'assurer la nourriture pour l'hiver et d'aider aux vêlages. Alors, nous nous accordons un petit peu de temps et nous faisons un peu de cheval. »
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La prairie se couvre de neige, et les congères font des ponts qui enjambent les clôtures. Tout le monde attend.
Les clôtures cèdent sous le poids de toute cette beauté. À qui appartient la prairie maintenant ? Pendant la moitié de l'année, elle appartient à la neige, et il n'y a rien qu'on puisse faire en sa présence ; avril venu, personne ne peut plus la trouver belle. Pourtant, elle l'est.
Lyle a dit : « Si tu veux savoir qui est le véritable propriétaire de ta terre, cesse de payer tes impôts pendant quelques années. Mais si tu veux vraiment savoir qui est ton propriétaire, jette un coup d’œil par la fenêtre quand le blizzard souffle. Voilà le propriétaire qui glisse un regard indiscret à l'intérieur. »
Ray, qui ne possédait rien et n'avait jamais rien possédé en dehors du terrain où était son grand mobile home à Laramie, pensait à la neige comme à une belle façon de mourir.
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Une bouteille de rhum à la main, Ray fit un large geste latéral, comme s'il l'utilisait pour balayer une mouche qui s'était posée sur la table, seulement il n'y avait pas de table. "Ils devraient supprimer la race humaine et la remplacer par quelque chose de vraiment bien. Quand je descendrai en enfer, je poserai quelques questions au diable, de vraies colles : Comment se fait-il, par exemple, qu'ils ont laissé les gens entrer dans le monde alors qu'il aurait été parfait sans eux? Je vais te dire, moi : si on imagine la nature sans l'homme, on a quelque chose de parfait, qui marche bien et qui n'en demande pas plus. Ce qui gâche tout c'est les gens. Surtout quand ils se mêlent de tout "gérer". Plus il y en a, plus ça va mal. Ça sera ça la première question. Après ça, il y a la liste longue et la liste courte, selon le temps qu'il aura, et je peux pas croire qu'il en manque, mais on sait jamais s'il répond aux questions."
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Ray, ils sont si nombreux que la terre vierge qu’ils convoitent ? Ils vont la transformer en parc à caravanes. Ce sera un country club pour pauvres Blancs. Cette terre, ils vont la dévorer avant même d’en être propriétaires et nous non plus, on n’y aura plus droit. Ces crétins croient vraiment les agents immobiliers quand ils disent que l’accès est garanti tout l’hiver, que les rivières sont hautes tout l’été et que le prix de la terre ne va pas cesser de grimper. Ils vont construire des horreurs dans la vallée que nous avons regardée intacte pendant si longtemps qu’on est devenus comme drogués. On ne verra plus les montagnes à cause des saloperies qu’ils vont disséminer en bas.
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On dit que la prairie est dans les nuages alors qu’en réalité les nuages sont dans la prairie. On dit qu’une vapeur monte de la rivière comme si la rivière exhalait son âme en se mettant à l’envers et c’est bien ce qui se passe.
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