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Critique de Levant


Levant
18 décembre 2018
Grace à cet ouvrage, j'ai fait plus ample connaissance avec un artiste français que j'avais entre aperçu dans une émission de télévision*. Sans avoir de goût particulier pour son style artistique, j'avais été séduit par son humilité et aussi par celle qui l'accompagne dans la vie depuis sa jeunesse. Cette femme, devenue son épouse, a été sa bouée de sauvetage. Avec une abnégation et une persévérance admirables, elle n'a eu de cesse de lui témoigner la croyance qu'elle plaçait en lui pour le soutenir. Elle l'a sauvé de la démence.

Dans L'intranquille, Gérard Garouste nous apprend ce parcours qui aurait pu tourner court si ce n'avait été la force de cette femme. Sans jamais le prononcer, il nous fait comprendre que toutes ces qualités se résument en un seul mot : amour.

L'intranquille est un ouvrage dans lequel l'artiste se livre très intimement. Cet ouvrage est touchant de sincérité, d'humilité. Gérard Garouste l'annonce lui-même dans son sous titre : autobiographie d'un fils, d'un peintre, d'un fou.
Un fils, parce que l'héritage paternel est lourd à porter. Un peintre, parce que sa vie dépend entièrement de son art. Un fou, parce qu'il a longtemps lutté contre la dépression, laquelle lui a valu d'être interné à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique.

"Les toiles sont la réparation de quelque chose" affirme-t-il dans son entretien enregistré pour la télévision. A la lecture de son ouvrage autobiographique, on ne doute plus une seconde que l'antisémitisme dont son père a fait preuve, allant jusqu'à la spoliation des biens de familles juives, fasse partie de ce devoir de réparation dont il se fait obligation.

Quand par ailleurs il lui est demandé si la folie est la porte d'entrée pour accéder au talent, il répond, en se gardant bien de s'élever au rang de génie, en faisant oeuvre de modestie, se qualifiant même de médiocre, certes au sens de sage, de raisonnable : "Je me suis nourri de mes délires, de mes crises de démences pour élaborer mes oeuvres". Et d'enchaîner que ses tableaux appartiennent désormais à celui qui les regarde.

Il laisse donc au contemplateur de ses tableaux, comme au lecteur de son ouvrage, la responsabilité de faire de ses legs des oeuvres qui traverseront le temps. On a en tout cas plaisir à le lire, le voir et l'entendre évoquer ce parcours chaotique vers le succès qui est le sien aujourd'hui et qu'il se gardait bien de prévoir, conscient qu'il était de sa maladie.

Il est une autre de ses oeuvres que l'on découvre dans cet ouvrage : son association La Source. Elle s'est donné pour mission d'éveiller les enfants à la création et pourquoi pas de faire pousser des artistes en herbe. Une certaine façon de transmettre l'espoir. Belle initiative monsieur l'artiste.

(*) Thé ou café, mai 2018, disponible sur Youtube.
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