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Critique de Galirad


Avec "La nuit des Écluses", l'auteur Bernard-Marie Garreau signe un roman policier atypique et se place dans une double lignée, aux confins de San Antonio et Fred Vargas. Pour San Antonio, j'y vois, d'une part, ce partage de l'amour de la langue française, sous toutes ses formes et tous ses niveaux de langage. Il excelle en aller-retours savamment exécutés entre des phrasés truculents et une prosodie littéraire d'un académisme parfait. D'autre part, la filiation s'inscrit également dans la période choisie : celle des années 70, où les enquêteurs n'avaient pas encore téléphone portable, fichiers numériques et tests ADN à portée de mains .
Quant au lien avec Fred Vargas, il est évident que tous deux, ont un talent indéniable pour mettre en scène des personnages au profil plus que particulier, tout en amenant le lecteur à changer son regard sur les cabossés de la vie et leurs trajectoires explosives. J'en veux pour illustration ce légionnaire amoureux de la bouteille qui côtoie une prostituée médium, attablés avec d'autres, tout aussi singuliers, au Café des Mariniers. le flic, lui, est en soutane comme l'annonce, en toute transparence, la première de couverture et en est déjà à sa troisième saison ! Bien que l'éditeur mentionne avec délicatesse que chaque saison se lit indépendamment l'une de l'autre, il apparait presque nécessaire de revenir aux deux volumes précédents afin d'en saisir tout l'univers baroque.
Et l'intrigue policière me direz-vous ?
Pas de problème, l'auteur n'a pas lésiné, non plus, ce pan de son roman. Son attachement à développer un contexte hors des sentiers battus ne s'est pas fait au détriment de la construction de l'enquête, tous juste, si sur deux à trois pages, il l'occulte momentanément pour se lancer dans des digressions brillantes et de brèves envolées "béruriennes".
Il réussit même avec panache à conclure son histoire par un coup de théâtre pour le plus grand plaisir des aficionados du genre.
Merci à Nicolas Hecht de Babelio et les éditions Envolume pour m'avoir permis cette plongée dépaysante, de quelques heures, dans l'époque des DS et des réservation de couchettes dans le Paris-Brest.

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