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Citations sur Bras vif (9)

Toutes vos vies la complexité de votre temps
des luttes qui furent et sont des signes

de votre appartenance à cette ligne
à des idées et des liens

à des drames, à la finitude
des envolées.

Préférer vous voir vous sourire vous égarer
de telle sorte de quelques pas

vous rendre à même à votre liberté
à vos désirs d'autres

aux obscurités à ce qui nous délie
mais plus encore vous attendre

vous revoir en août mois taillé dans un réel
de chanvre et de bords d'océans.

Si parfois il vous arrive à l'avenir de chercher
après avoir cru perdre vous trouverez

à scruter le ruban bleu marin ce qui attise ma patience
et mon désir, les mêmes.

(extrait de "Poème de trait") - p. 179
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Extrait 5

« Mais comment ça commence » ?
Une reconstruction impossible pourquoi l’inventer ?
Il n’en demeure pas moins – qu’à retourner dans et
 entre, dans la disparition des lignes, l’assèchement
 de la durée   explorant ce jeu de mémoire enfermée
 une scansion sourde va et bat, continue de battre,
 continue d’aller.
(...)
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Lire l’ombre …


Lire l’ombre
profile la page de gauche sur la page de droite
Et tout ce blanc
non verbal de l’infini
réel à boire et à manger
repentir de l’ongle repoussant l’ancien
Relire à la lettre
la salinité liminale d’un point sur la langue
À la place de la langue
le nouveau monde d’un embarrassant profit ;
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Extrait 3

Ce qui a eu lieu, à cet endroit.
Les ordres, le froid, les cadences, la rigueur
 du commandement.
L’obscène récitation des possibles.     
Quelque mois avant la perte de ses documents,
 l’auteur avait eu pour projet d’en garder la trace.
 Le relevé fut brutalement interrompu par un
 dommage. Un jour de grand déplacement d’objets,
 il devait retrouver son carnet de travail inachevé.
En cela, le réel fait.
Il concasse aussi.
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Extrait 1

Face au vent déchaîné l’auteur marche.
Il se protège la tête avec le rabat de son pardessus.
À le regarder passer sur la grève, ceux qui l’aperçoi-
vent visage enfoui chercheront peut-être à savoir
s’il est quelqu’un qui redoute une agression humaine
ou bien le mauvais temps.
À moins que le témoin de sa silhouette longeant le
rivage ne se demande s’il cache ainsi une disgrâce
physique dont la teneur des quolibets qu’il endure
n’est décidément rien en comparaison de la honte
qu’il en éprouve, et le prive de tout.
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Je regarde
extrait 2
 

 
Ce matin mon ami le danser
présente the Letter

son corps parle de la chorégraphie
à venir face à l'océan

je l'écoute et retourne sur le chemin

fixer la passe   noter les noms de la stèle
la beauté du paysage  le chien

à poil roux qui aboie   fait le fou attrape le bâton
à qui je demande : comment tu t'appelles ?

dans les battues du vent.

Sur le retour nous reverrons le calvaire
de granite le jaune des lichens

mon croquis n'est pas terrible  je le anse
  quand même.
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Je regarde
extrait 1
 

 
Je regarde

je regarde longtemps
le chenal s'ouvrir

en coude par une digue
et sur la droite

une anse dessiner la terre.

C'est le bon moment pour le verbe anser d'exister
 dans ma langue

d'en décrire le geste  qui donne
prise si l'on veut.
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Extrait 4

Le carnet n’est pas bleu.
Les notes ne donnent rien de tangible du matériau d’origine.
Devant ce fatras, il repense à un texte de la cinéaste Anne-Marie
 Miéville, intitulé « Faire un film ». Elle y évoque Mon cher sujet,
moyen métrage de 96’ réalisé en 1988. Elle pose la question
 « Pour Mon cher sujet par exemple je me demande "mais
 comment ça commence ?" »
Il se laisse glisser. Dedans.    Tout ce qu’elle avait écrit en
 quelques pages lui donnait du courage. Tous ses films aussi.
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Extrait 2

À marée montant, le blockhaus est noyé.
Dans sa sacoche, il y a des feuillets d’une
 histoire datée.
Il y a aussi au départ du chemin d’accès un
panneau qui montre la décision prise par les
Allemands en 1942  du mur de l’Atlantique.
On imagine le cordon dunaire, le bulldozer,
la pelle à câbles, les wagonnets. Les trémies
filtrantes, les silos. Le mot péripétie arrive
dans ta langue par un autre biais. Il ne t’a pas
échappé. Il germe déjà.
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