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Critique de Cath1975


Mohammed dit « Momo » vit chez Madame Rosa, une vieille Juive qui s'occupe des « enfants de putes » dans un « clandé » pour les soustraire à l'Assistance publique.
Le quotidien de Momo, ce sont les « proxynètes », les dealers, les prostituées et les « travestites » qui colorent ce quartier de Belleville où l'action prend place dans les années 70.

C'est à travers la voix de Momo qu'on découvre le quartier et ses habitants hauts en couleur tantôt avec la maladresse due à son manque d'éducation tantôt avec l'innocence qui caractérise son âge. D'ailleurs, son âge exact, Momo ne le connait pas vraiment vu qu'il n'a jamais été « daté » mais aux dires de Madame Rosa, il aurait 10 ans.
Alors certes, Momo parle dans un langage peu châtié de sa vie et des occupants peu vertueux de l'immeuble mais dont il voit pourtant les bons côtés. Il faut dire qu'il ne manque pas de la maturité et de la clairvoyance des enfants qui sont obligés de grandir trop vite.
Conscient de son manque d'éducation, des classes sociales et du racisme, le jeune garçon dit d'ailleurs « qu'il ne savait pas qu'il était arabe avant qu'on l'insulte ».
Jamais à court de bons mots et de citations, Momo philosophe souvent avec une franchise désarmante pour échapper au « ralbol » de sa situation.
Plus tard, il voudrait écrire « Les Misérables » comme Monsieur Victor Hugo. Hors de question qu'il soit « psychiatrique » comme son père !

Depuis que Madame Rosa « se dégrade » et approche de la fin, Momo reste à son chevet afin de lui rendre la vie la plus agréable possible, aidé par les habitants de l'immeuble mus par un formidable élan de solidarité. Entre la vieille dame traumatisée par les camps d'Auschwitz qui vit ses dernières heures dans la hantise de devenir un légume et le singulier jeune orphelin, un indicible lien s'est tissé.

Attendrissant, émouvant, drôle et terrible à la fois, ce magnifique roman est un véritable condensé d'émotions aux accents de vérité et d'humanité.
La vie devant soi n'a pas volé son Prix Goncourt, remporté par Romain Gary sous le pseudonyme d'Emile Ajar qui a accompli l'exploit de remporter deux fois le prestigieux prix.

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