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Critique de Caro29


Véritable coup de coeur pour ce roman de Romain Gary (Emile Ajar). Véritable coup de coeur pour ce gamin de 10 ans – qui en a en fait 14 – pas comme les autres. La vie devant soi raconte l'histoire de Momo, petit garçon musulman, recueilli par Madame Rosa, vieille dame juive, alors qu'il n'a que trois ans, parce que sa mère « se défendait » aux Halles. le petit Momo aime énormément Madame Rosa, même si elle est « moche » et qu'elle n'a plus que 32 cheveux sur la tête. Il l'aime tellement qu'il va l'accompagner jusqu'au bout et ne la laissera pas « en baver » à l'hôpital. Car Madame Rosa « disait qu'en France on était contre la mort douce et qu'on vous forçait à vivre tant que vous étiez encore capable d'en baver ». Et autour de ces deux personnages centraux gravitent d'autres personnages hauts en couleur : Monsieur Hamil qui a « tout appris » au petit Momo et qui est fan de Victor Hugo, Madame Lola une « travestite » qui est un ancien boxeur sénégalais et qui « se défend » au bois de Boulogne, le docteur Katz, le petit Moïse, Madame Nadine et son mari le docteur Ramon, etc. Tout cela se passe à Belleville, un quartier que je connais bien, le plus souvent, au sixième étage d'un immeuble - l'étage est presque personnifié tant il est présent dans le livre et représente une grande partie des difficultés que rencontrent Madame Rosa et d'autres personnages.

La vie devant soi est un roman drôle et triste qui donne aussi matière à réflexion car nombreux sont les sujets abordés : la prostitution, les enfants des prostituées et les « proxynètes » (oui, Momo déforme beaucoup de mots), la pauvreté et l'immigration, la vieillesse, la sénilité et le « droit sacré des peuples à disposer d'eux-mêmes », la délinquance des gamins livrés à eux-mêmes, etc. Et l'on suit Momo au milieu de tout ça, Momo qui en a souvent « ralbol » et qui aimerait bien rembobiner certains événements parfois. Pour moi, La vie devant soi a été une lecture magnifique qui méritait bien sûr ses cinq étoiles ! Il ne s'agit pas là de « rumeurs d'Orléans », « comme j'ai eu l'honneur », mais bel et bien de mon ressenti sur ce sublime roman. Un excellent début avec Romain Gary/Emile Ajar !
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