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Critique de batlamb


L'humour corrosif de Romain Gary se fonde ici sur une idée quelque peu anxiogène : derrière toutes les conventions sociales, la familiarité des corps, derrière le langage, derrière toutes tentatives plus ou moins réussies de communication et de partage, l'être humain est un phénomène inexplicable, inconnaissable et effrayant. Un monstre, n'ayons pas peur des mots.

Comme Gary le suggère lui-même dans sa préface, ces nouvelles ne racontent finalement qu'une seule histoire, celle de l'aliénation de l'humanité envers elle-même, constamment trahie par ce en quoi elle croyait. Les différents récits explorent les formes (souvent sexuelles, souvent mortelles) de cette trahison, en affichant parfois clairement la figure du monstre, tantôt avec un nain et un géant de fête foraine, et même, dans la dernière nouvelle, avec une humanité dont l'apparence éclate et se dissout dans une infinité de motifs d'animaux. Ce texte voit Romain Gary se frotter à la science-fiction dystopique avec jubilation… offrant peut-être une satisfaction provisoire au monstre qu'il portait lui-même, et qui le poussait à trahir sa propre identité.
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