Citations sur Les suppliciées du Rhône (41)
Nous avons tous le pouvoir de devenir infâmes ou augustes quel que soit notre départ dans la vie.
" Le silence demandé se fit et Lacassagne , satisfait, pu enchaîner avec la sentence favorite qu'il distillait à chaque début de cours : " ayez toujours à l'esprit , chers futurs collègues, qu'une autopsie mal faite ne se recommence pas"
N’oubliez toutefois jamais, messieurs, que vous n’êtes pas Dieu, aussi souvenez-vous que votre responsabilité dans une enquête est pleine et entière. Grâce à vous, le meurtrier pourra être arrêté… mais, par votre faute, l’erreur judiciaire pourra être commise !
Félicien Perrier marchait d'un bon pas. Il aimait les rues de Lyon la nuit, quand le puritanisme exacerbé de la ville se désagrégeait comme un voile, laissant deviner le vice et la corruption là où tout n'était qu'affabilité et bienséance quelques heures auparavant. Un autre visage de la cité apparaissait alors, plus glauque, plus extasié, visage qu'il ne craignait pas de caresser du bout des doigts afin d'en apprécier tous les artifices.
- Jusqu'à présent, nos prédécesseurs n'étaient que les collaborateurs serviles des magistrats qui les tenaient à leurs bottes et faisaient dire à la science ce que la Justice avait bien envie d'entendre. Des procureurs de procureurs ! Montrez-moi toutes les possibilités de ce que je soutiens... ou à défaut ses limites. Personne n'a encore mis en place sur le terrain tous les points que j'enseigne. Voyons si cela peut nous aider à réellement combattre la criminalité !
- Mais pourquoi ne pas travailler main dans la main avec les services de l'Ordre plutôt qu'avec la Justice ?
- Parce que leurs méthodes étouffent sous la bêtise et que je serai mort d'ici à ce qu'une instruction puisse être faite en appliquant la technique scientifique. Allez expliquer à un commissaire que vous pouvez résoudre une affaire de meurtre en regardant l'intérieur d'un corps ou en analysant les insectes qui sont sur le cadavre... il vous rira au nez !
Les vivants n’ont souvent aucun intérêt pour les morts, lui expliqua-t-il en la laissant sortir. Pourtant, que sommes-nous sinon des morts potentiels qui demanderont du respect? J’aime mes morts, mademoiselle, si étonnant que cela puisse paraître. Il m’apportent calme et circonspection. Il m’aident surtout à comprendre la futilité de la vie et l’inanité des biens matériels. Nous ne sommes rien que de la chair prompte à se putréfier! Alors, pourquoi tant de vilénies et de heurts dans le monde? Pourquoi tant de cris et de violence?
C'est important la complicité lorsque des personnes prévoient d'avancer côte à côte.
- (...) Tu sais que la photographie est une technique pleine d'avenir ? J'ai entendu dire qu'un agent de la préfecture de police parisienne, un certain Alphonse Bertillon, venait d'inventer un procédé permettant d'identifier des criminels récidivistes. Il tire une épreuve des prévenus, de face et de profil devant une toise, puis note leurs principales marques distinctives. Très bientôt, le empreintes pourront y être rajoutées.
- Les empreintes ?
- Je t'expliquerai ! Mais tu devrais te mettre à la photographie. Je suis sûr qu'en se démocratisant, elle va détrôner très vite les croquis.
Le passé m’a trompé
Le présent me tourmente
L’avenir m’épouvante
Tatouage relevé par Alexandre Lacassagne sur le thorax d’un prisonnier
Certes, la loi de 1810 appelant à une peine de déportation toute personne usant ou pratiquant des avortements n'est pas appliquée. Mais tout de même ! Dans quelles conditions cela est fait ? Au lieu de médicaliser l'acte en entourant la femme de tous les soins nécessaires, cette dernière en est encore à devoir mettre sa vie en danger... et cela pour combien de temps, je vous le demande ? On se croirait au Moyen Age !