Vingt ans après ma première lecture, j'achève ma seconde plongée dans le
Capitaine Fracasse. Tout ceci ne me rajeunit pas! Je me rends compte que les années avaient effacé bien des parties de l'intrigue de mon souvenir, et aussi que la lectrice adulte voit les choses parfois bien différemment de l'adolescente. Petit commentaire sous le masque d'un cut, pour ne pas trop en dire à ceux qui ne l'auraient pas lu:
Tout l'arc narratif autour du Duc et d'Isabelle résonne bien terriblement en période me too. Rien à dire, il s'en sort bien l'affreux: une blessure et on lui pardonne l'enlèvement, les tentatives de viol , les tentatives de meurtre....et il y a tout de même un peu cette idée que c'était surtout terrible parce que c'était sa soeur. Il aurait plus ou moins forcé une comédienne qui ne soit pas de sang noble, le livre semble dire que c'est moyen, mais moins.....
Ce roman est surtout une fantastique ode au théâtre; qui donne bien envie que ceux-ci rouvrent, c'est plein d'envolé, c'est aussi réaliste que le Deus ex machina des derniers actes, et c'en est d'autant plus délicieux! J'ai lu certaines critiques qui trouvaient le vocabulaire parfois ampoulé, mais j'avoue pour moi, c'est une part du plaisir, ce français un peu précieux, toujours si bien maîtrisé, qui s'enroule comme des stucs sur une corniche fort ouvragé.
Excellent décidément, vivement ma prochaine relecture, mais dans une décennie, pas dans deux cette fois!
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