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Critique de Laureneb


Une oeuvre surprenante, écrite en 1832, par un fils de grognard, qui porte dans son prénom même la vénération pour l'Empereur.
Elle peut être considérée comme une des premières uchronies : le récit repose sur une hypothèse, qui permet de changer l'histoire. Et si Napoléon avait gagné la bataille de Russie, sans retraite, sans Bérézina, sans coalition en 1813, et donc sans Cent Jours et sans Waterloo... "Tu désertais, Victoire, et le sort était las" écrit Victor Hugo dans les Châtiments évoquant Waterloo.
Ici, la Victoire ne déserte pas, elle suit l'Empereur.
C'est un roman hagiographique, au sens propre, puisque Napoléon devient quasiment un saint, voire un dieu, et pas seulement celui des batailles. le texte a donc un caractère répétitif, une succession de conquêtes - la Russie, l'Angleterre, l'Egypte, la Perse... jusqu'à l'instauration d'une monarchie universelle. L'Empereur n'a pas d'obstacles, il triomphe de tout et de tous. Par la force magnétique de son regard, il réussit même à dompter un lion... Sa toute-puissance s'exprime dans les arts, dans les sciences, dans l'urbanisme, la géographie... C'est ainsi lui qui retrouve les ruines de la Tour de Babel et la restaure. Oui, c'est gros, mais ça passe.
Ce récit manque donc forcément d'incarnation, de psychologie. A part Napoléon, il y a très peu de personnages, il dit, les autre exécutent. Seules deux scènes peuvent apporter de l'émotion, celle avec un vieux soldat qu'il nomme roi, celle avec Murat qui a encore trahi, celle avec un fanatique qui se suicide sous ses yeux.
C'est long, répétitif et lourd, certes. Mais c'est aussi visionnaire par certains aspects. Ainsi, Napoléon fait la conquête de l'Afrique du Nord pour en faire des colonies françaises, réalise l'union politique de l'Europe, perce les canaux de Suez et du Panama, lutte contre l'islam politique et le djihaad, instaure un libre-échange universel...
Une découverte, pas pour le style mais pour la vision et l'exaltation qui s'exhale de chaque paragraphe.
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