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Critique de Luria


"And God sent me before you to preserve you a posterity for you in the earth, and to save your lives by a great deliverance" [La Bible, comme citée dans le livre]

J'avais un peu peur de revenir dans le temps des débuts de Lynley et Barbara moi qui les ai connus en deuxième partie de série. Déjà parce que ce tome a presque quarante ans. Je craignais aussi y lire un inspecteur fat et détestable et j'ai plutôt trouvé un sergent borné à souhait (ce que je comprends, le mépris de classe n'est il pas inculqué dès le plus jeune âge à ceux qui manquent de trop). Et pourtant, ils n'ont pas vraiment changé, leurs caractère et humanité propres à chacun sont déjà bien marqués. Et ils sont de leur temps que ce soit l'Angleterre de Madame Thatcher (attention en ce moment j'ai des chansons en tête quand j'écris des critiques) (là c'est Renaud) ou d'aujourd'hui. de fait, je me demande même s'ils ne traversent pas quatre décennies en restant dans leur trentaine (même si certains ont évolué professionnellement et d'autres pas, je vous laisse deviner qui, c'pas dur). C'est peut-être une des raisons de leur succès, cette immortalité toujours à la page mais complètement décalée de leur monde, comme les héros de only lovers left alive (là j'ai pas trop de chanson en tête, il faudrait que je le revoie).

Et donc une fois rodée par le style de la dame que je lisais pour la première fois en anglais, j'ai une nouvelle fois été enrôlée par cette nouvelle affaire. Regardant d'un air ému de prophète notre duo de Scotland Yard qui s'apprivoise tout autant qu'il se familiarise à l'enquête. Et c'est sans doute l'avantage des premiers opus de cette série, avoir nos héros sur le terrain ensemble, ce qui n'arrive que très rarement ensuite (du moins l'ensuite que j'ai lu).
J'ai plus que tout aimé observer le changement en Barbara, du mépris envers l'upper class, à la reconnaissance de tout ce qui caractérise son coéquipier qui deviendra une adoration tue au fil des tomes, et inversement j'ai aimé comment Lynley naviguait lui aussi dans le brouillard de sa comparse. L'enquête n'est pas en reste. Presqu'en huis clos dans un petit village qui semble tout autant honnête que se jouer des enquêteurs de Scotland Yard. On retrouve dès ce tome l'engouement de l'autrice d'écrire tout autant un roman d'enquête qu'une histoire "classique" (j'ai appris récemment qu'on disait "littérature blanche", je trouve ce terme profondément mal choisi), où on se prend à aimer tout autant la vie du village et alentours que de l'enquête elle-même (heureusement d'ailleurs parce que ça se voyait gros comme une maison comment tout ça allait se terminer). Une héritière sombre de PD James, lit on dans les louanges de la couverture. Et c'est vrai qu'il y a de ça, dans cette façon d'être beaucoup plus qu'un roman policier.
Merci mesdames de vos plumes nous combler.

[Lu en anglais]
[A great deliverance]


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