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Critique de Zora-la-Rousse


Avec ce roman graphique, qui a pour particularité d'être entièrement autobiographique, Nicole Georges se raconte, depuis son enfance dans le Kansas jusqu'à son installation à Portland, dans l'Oregon, avec son amie, ses chiens... et ses poules.
Nicole est une artiste : elle peint, elle coud, elle chante et se produit parfois même comme DJ. Elle a été élevée par sa mère, et un peu par ses soeurs aussi, plus âgées qu'elle d'une dizaine d'années. Elle n'a pas connu son père, mort quand elle était toute petite. Pas facile de se construire dans ces conditions… Et encore moins lorsqu'une chiromancienne lui annonce que son père serait au final bien vivant. Et si c'était vrai ? Troublée, il s'agit alors pour Nicole de détricoter ses souvenirs et les liens qu'elle a tissés avec ses proches pour se reconstruire, au mieux.
Ces mémoires graphiques en noir et blanc, retracées comme on écrirait un journal intime, apparaissent au premier abord comme décousues ; les diverses séquences ne prenant sens qu'au fur et à mesure de la lecture. Nicole décortique admirablement bien les répercussions de son passé sur son présent, l'influence indéniable de son rapport complexe avec sa mère sur celle qu'elle entretiendra plus tard avec sa petite amie par exemple. Ses difficultés à communiquer notamment sont magnifiquement (et tragiquement) traduites : ne pas réussir à poser les questions qui la taraudent sur son père, repousser encore et encore l'aveu de son homosexualité à sa mère, le tout contrebalancé par les expressions somatiques de son corps.
Un ouvrage étonnant, déroutant même, car depuis le titre jusqu'à la 4ème de couverture, le décalage est énorme entre ce qu'on pense y trouver et ce qu'on lit vraiment ; au-delà, il est déconcertant également au niveau du graphisme qui peut parfois apparaître grossier alors qu'on sait l'auteur capable de bien plus de finesse. Mais paradoxalement, cela amplifie le côté intime, maïeutique du livre. Et j'ai aimé.
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