Une petite fille est la cadette de trois. Elle coupe son coeur d'artichauts en pensant que chaque part reviendrait à quelqu'un qu'elle aime : maman, mamie, son grand frère, sa grande soeur, ses quatre cousins. Elle fait cela pour se tranquilliser car le compagnon de sa mère n'aime pas
les artichauts. Et quand il n'aime pas quelque chose, il frappe la femme avec qui il vit. Cette enfant est la narratrice de ce récit. On voit comment elle s'évade par la pensée. Des moments de tendresse entre sa mère et l'homme qu'elle aime sont aussi représentés.
C'est une fiction à visée pédagogique qui désire montrer non seulement la souffrance de la mère mais également celle ressentie par une enfant à la vue de celle-ci. Les illustrations de
Didier Jean et Zad portent de manière forte la menace sourde qui pèse tout au long du récit. Les décors sont sobres et significatifs, le pastel est associé à la gouache.
On fera le lien entre le titre et l'expression "avoir un coeur d'artichaut". On se rappellera que dans le sud de la France, l'artichaut servait à défaut de baromètre. Il était cloué sur une porte ; ouvert il était signe de beau temps, fermé il annonçait la pluie.
Les pages documentaires sur la violence conjugale sont à destination des adultes. Ce livre a reçu l'appui de divers organismes dont la MGEN et la MAIF dont les adhérents sont des enseignants.